Née le 6 avril 1963 à Nîmes, Pauline Lafont est la fille de l’actrice Bernadette Lafont et du sculpteur hongrois Diourka Medveczky. Enfant de la balle et habituée des plateaux de cinéma, elle désire très vite se tourner vers l’art dramatique. Particulièrement à l’aise avec son corps, (en 1979, à l’âge de 16 ans, elle pose à moitié nue dans le magazine « Lui ») Pauline Lafont sait être une actrice tout à la fois ingénue et diablesse, lisse et sensuelle, profonde et insouciante. Véritable Marilyn Monroe de l’hexagone, elle illumine le cinéma français des années 80 par sa beauté délicate et sauvage, évanescente et ravageuse, enchaînant film sur film (dont notamment « Papy fait de la résistance ») avant d’être consacrée dans « L’Été en pente douce » de Gérard Krawczyk en 1987. Elle y joue là le rôle de Lilas, inoubliable dans la peau de cette indécente Lolita délurée et facile.
Hélas, c’est au cours de vacances dans la maison familiale de Saint-André-de-Valborgne dans les Cévennes, qu’elle meurt accidentellement le 11 août 1988, lors d’une promenade solitaire, après une chute dans un ravin. Malgré d’intenses et longues recherches qui restent vaines et donnent lieu aux plus folles rumeurs, son corps n’est retrouvé par hasard que trois mois plus tard, le 21 novembre 1988.
Philippe Parrot (source internet)
Bande-annonce du film « L’été en pente douce » (1987)
Photo extraite du film de Gérard Vergez : « Deux minutes de soleil en plus » (1988)
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Poème 223 : Troublante ingénue
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Dans quel endroit inconnu,
Profond comme les Ténèbres
Où doivent s’agiter, le corps nu,
Tes fidèles servants qui célèbrent
.
Ta beauté plantureuse et tes chairs
Provocantes, à la couleur de miel…
Dans quelle soyeuse couche, chère
À tes désirs bien peu cérémoniels,
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Femme incandescente, au visage
Angélique, au noir regard perdu,
Soulignés, flamboyant habillage,
Par tes cheveux d’un blond rendu,
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Reposes-tu à cette heure ? Allongée
Sur un drap blanc, dans un languide
Abandon, on te sent prête à plonger
Vers l’abîme, seule, privée de guide.
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Vêtue d’une guêpière ébène, largement
Entrouverte, tu exhibes ton sein droit,
Rond comme une pomme, voracement
À croquer, lourd de sève comme un bois.
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À court de pensées, tu sembles porter
Vers l’Ailleurs deux yeux désemparés.
Scruteraient-ils, hélas hors de portée,
Un chemin pour t’éviter de t’égarer ?
* * * *
Dans cette ambiance d’outre-tombe,
Les grâces de ta personne, éblouissante
Mais si lointaine, éclairent ces catacombes
De l’aura sulfureuse de tes formes indécentes.
.
Et puis, sorti du Néant, avec quel dessein,
Il y a cette main incongrue, posée sur ton bras.
Ces doigts, on dirait l’incarnation du désir mâle et sain
D’un dieu, guère soucieux de respecter l’apparat.
.
À tolérer une telle privauté, ta languide posture
L’inviterait-elle à de vives et concupiscentes joies ?
Ton haut de cuisse potelé, appétissant par nature,
Ta poitrine généreuse, par qui libérée de la soie,
.
Ta mollesse aguicheuse embrasent tous ses sens.
Par ce geste éloquent, il montre qu’il veut vivement
T’avoir à ses côtés… pour l’Éternité. Avec réticence
Ou non, nul ne le saura, tu fis alors cruellement
.
Le choix, lors d’une promenade en solitaire,
Au fond d’un ravin, au cœur des Cévennes,
D’aller le rejoindre sur ses célestes terres.
Cet amour divin, serait-ce donc ta veine ?
.
Dans la maison familiale où tu gis désormais,
Ris-toi de notre peine ! Toutes tes attentes comblées,
Là-bas où vous vous adonnez au bonheur d’aimer,
Il veille sur toi, vos âmes à jamais rassemblées.
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P 223 - À Pauline Lafont, si troublante ingénue
Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le dimanche 13 novembre 2016
Et terminé le lundi 14 novembre 2016
À la mémoire de Pauline Lafont, incandescente actrice, décédée à l’âge de 25 ans.
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