Ses parents absents pour le week-end, elle attendait ce moment depuis trop longtemps pour ne pas lui envoyer un texto aussitôt leur départ et lui annoncer qu’il pouvait venir dès maintenant, sûre que sa sœur fermerait les yeux. Dans le même collège depuis la sixième, ils étaient tombés amoureux au fur et à mesure qu’ils avaient partagés maintes activités scolaires et para-scolaires, réalisant qu’ils étaient certes opposés en toute chose  — au point que c’en était parfois comique — mais qu’étrangement ces différences, loin de les éloigner, les rapprochaient en vertu d’une subtile alchimie qu’eux-mêmes n’expliquaient pas. Cependant, baisers et caresses ne lui suffisaient plus… Taraudée de désirs avec la métamorphose de son corps ces derniers mois, maintenant qu’elle avait découvert les premiers émois de l’amour, elle voulait l’expérimenter dans sa chair. Le sentant lui aussi désireux de franchir le pas mais incapable d’en prendre l’initiative, le choix lui incombait et, l’occasion trop belle, elle avait décidé que ce serait aujourd’hui…

Philippe Parrot

224 - Artificielles et charnelles ivresses

Photo d’Andriy Petrenko - (ID 24013028 © - Dreamstime.com)

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Poème 224 : Artificielles et charnelles ivresses

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Tout au bout de ce joint,

Oui, il y a toi qui me rejoins.

Soûls des volutes de cannabis,

Sombrons dans mille délices,

À l’heure du soleil couchant,

Pour fêter nos quinze ans !

.

Désinhibés par la douce drogue,

Aux effets plus exaltants qu’un grog,

Je te sens soudain très entreprenant

Et moi mieux disposée, planant…

*      *      *      *

À sentir mes désirs m’embraser,

Incapable de les apprivoiser,

Tous mes sens exacerbés :

Mes seins prêts à exhiber

Leur dur mamelon rosi,

Porteur d’anneau choisi…

Mon entrecuisse tout humide

Dont ton sexe paraît bien avide…

Il est temps, pleins d’allégresse,

De jouir de notre belle jeunesse.

.

Couchons-nous sur le lit

De ma chambre, sans répit

Nos deux âmes dévorées,

Nos chairs empourprées

Par une vague d’émotions

Annonciatrice de passions !

Retire, vite, tes vêtements

Malgré ma peur, justement,

De cette chère première fois

Où je vais enfin me livrer à toi !

.

À l’éclat de mes yeux,

Perdus dans quels cieux…

Au pincement de mes lèvres,

Brûlantes de quelles fièvres…

Au tremblement de mes mains,

Dispensatrices de quels câlins…

Dépêche-toi d’ôter mes habits

Et de me mettre nue ! Ébaubie

Par mes inextinguibles envies,

Donneuses d’un but à ma vie,

Je veux dès maintenant et tant

Que tu me pénètres longtemps.

.

Dans le foudroiement d’un baiser,

Ta langue dans ma bouche, inapaisée,

J’y vois le signe précurseur de mon ventre

Dans la nuit défloré. Viens, prends-moi ! Entre

Dans mes entrailles et transperce mon hymen

Tant il est vrai que notre amour me mène !

Du reste à cet instant à ton oreille même,

Tu m’entendras te dire « Je t’aime ».

.

fichier pdf P 224 – Artificielles et charnelles ivresses

Poème écrit par Philippe Parrot

Commencé le mardi 15 novembre 2016

Et terminé le mercredi 16 novembre 2016

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