Si nous sommes parfois enclins à passer d’un sujet qui nous embarrasse à un autre sans le moindre lien avec le précédent, et ce sans aucune transition, c’est qu’il s’agit pour nous d’esquiver une discussion qui pourrait nous mettre mal à l’aise, en nous obligeant à nous dévoiler. Voilà pourquoi l’on dit alors que l’on « saute du coq à l’âne »…
En littérature, une telle « incohérence » des propos, le courant du Surréalisme apparu au début du XXème siècle — avec notamment André Breton— l’érigea en principe, revendiquant l’absolue liberté d’écrire sans logique, de manière automatique et spontanée, quitte à tomber dans l’absurde. Dans cette même optique, le poème ci-dessous affiche le parti pris du non-sens comme mode d’expression à part entière, jubilatoire et imagée.
Philippe Parrot
Dessin de Frédéric Bobrie.
Découvrez « La Compagnie Du Coq à l’Âne », basée à Lyon !
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Poème 230 : Du coq à l’âne
.
La comète
A dévié,
En plein vol,
De sa course,
Pour suivre
Une mouette…
.
La mouette,
Empaillée,
Sur la piste
Du cirque, rit
Des grimaces
Du clown…
.
Le clown
A décroché
La lune,
Blafarde,
Pour l’offrir
À une fée…
.
La fée,
En goguette,
L’a remise
À sa place,
Tout près
Du soleil…
.
Le soleil,
Aux rayons
Ardents,
A réchauffé
Les flocons
De neige…
.
La neige,
Aux mains
Des gosses,
Enfante là,
Blanc et rond,
Un bonhomme…
.
Le bonhomme,
En tenue
De soirée,
Porte
À son veston
Une rose…
.
La rose,
Éprise
De l’étoile,
L’a rejointe
Dans les rêves
D’un poète…
.
Ô poète !
Joue-toi
Des images
Et des mots
Comme la Vie
Se joue de nous !
.
Poème écrit par Philippe Parrot
Le mercredi 21 décembre 2016
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