Occupant la majeure partie de la surface de la Terre, la mer fascine depuis toujours l’humanité par son étendue et sa profondeur. Mais, si elle force l’admiration tant ses limites indiscernables se confondent avec l’horizon et tant ses fonds inatteignables se perdent dans les ténèbres, elle effraie aussi par la violence de ses tempêtes qui engloutissent dans de vertigineux abysses marins et navires.
Le pouvoir meurtrier de cet élément-clé de la vie, indomptable, imprévisible et destructeur, totalement indifférent aux conséquences dramatiques qu’il induit sur le destin des hommes, n’est pas sans rappeler finalement l’inextinguible volonté de puissance de ces derniers.
En effet, au bout du compte, l’un comme l’autre, par des voies différentes, conduisent immanquablement au même résultat : la mort.
Philippe Parrot
* * * *
Poème 231 : La mer
.
La mer étale,
Sous le ciel serein
Parcouru de nuages
Qui s’en vont au galop,
Masque aux marins
Sur ses fiers flots,
Infini paysage,
Son jeu fatal.
.
Avec audace,
Tandis qu’au travail
— Nuit et jour, sur le pont,
Dans les soutes, à faire bloc —
Ils mouillent leurs chandails,
Ses vagues, contre la coque
Des navires, en tourbillons
D’écumes, se fracassent…
.
Immuable, il y a
Tant de grandeurs
Dans son immensité ;
Tant de ténèbres pérennes
Dans ses abysses fossoyeurs ;
Tant de jouissances, souveraines
Et cruelles, dans la brutalité
De ses lames à hue et à dia
.
Qu’elle est vraiment
Le tempétueux miroir
Où contempler sans tabou
L’opacité de nos âmes… D’autant
Que, dans ses fonds glaçants et noirs,
Elle garde ses secrets longtemps
Comme nous cachons en nous
Les nôtres : jalousement !
.
Ainsi, sans foi ni loi,
Mues par les mêmes énergies,
Nos volontés de puissance farouches,
Aveuglément destructrices et belliqueuses,
Ne font que s’opposer, jamais assagies,
Lors de tempêtes ignominieuses
Où, vite mis sur la touche,
Les hommes se noient…
.
Ô vastes océans impassibles !
Humbles mortels, ne devrions-nous pas
Nous réjouir de vos vilénies de toutes sortes ?
Elles permettent de rejoindre — dessein cohérent
De destins distincts accomplis sans faux pas —
L’immense firmament, subitement ouvrant
Aux matelots disparus une grande porte :
Celle de l’Éternité immarcescible !
.
Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le vendredi 23 décembre 2016
Et terminé le samedi 24 décembre 2016
Vous aimez ce poème. Partagez l’article ! Vous contribuerez ainsi à la diffusion de mes mots.
Pour visualiser le poème en même temps qu’il est lu, cliquez simultanément sur le fichier pdf et sur la vidéo !
* * * *
* * * *
Pour accéder à la totalité de mes poèmes classés par ordre chronologique et thématique, veuillez cliquer sur l’une des bannières ci-dessous :
* * * *
Notification : Conformément au code de la propriété intellectuelle (loi n°57-298 du 11 mars 1957), il est interdit d’utiliser et/ou de reproduire et/ou de modifier et/ou de traduire et/ou de copier le texte ci-dessus, de façon intégrale ou partielle, sur quelques supports que ce soit : électronique, papier ou autre, sans l’autorisation expresse et préalable de l’auteur. Tout droit réservé.