Qu’il s’agisse de réflexions ou d’images, dès lors que les unes comme les autres accaparent journellement l’esprit d’un homme au point qu’elles interfèrent à tout instant sur son existence, il s’ensuit que le bougre, victime d’un tel sortilège, perd rapidement toute autonomie et toute capacité à faire autre chose que ce que pensée et imagination lui imposent, lui dictant ses tâches, ses obligations, ses priorités, l’obligeant à sacrifier gens et choses à des chimères, hélas si dévorantes de son cœur.
Au point qu’il en arrive — pour qu’elles puissent exercer leur étouffante tyrannie — à se couper du monde pour ne se vouer qu’à elles corps et âme, quitte à perdre peu à peu son équilibre et sa santé…
Philippe Parrot
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Poème 239 : Coupable et mortelle pensée
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Comme une brise guère chaude
Dansant sur les vagues en pleine mer,
Tu virevoltes sans cesse, à l’affût, en maraude,
Mais consoles mon âme tourmentée, en sursis et amère.
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Comme un bruissement de feuilles
S’agitant le long d’une longue haie de peupliers,
Tu frissonnes, à mon automne venu, de me voir en deuil
Mais te réjouis néanmoins de cerner mon cœur prêt à se replier.
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Comme un léger clapotis dans un étang
Trahissant les aquatiques ébats de vertes rainettes,
Tu dénonces mes chairs et sens immergés dans le flux du Temps
Mais espères les calmer par la grâce de tes échappées vives et joliettes.
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Pareille à une mère aux attentions
Constantes et fécondes, touchantes à dessein,
Tu cherches par le biais de tes transcendantes médiations
À me faire entrevoir de vastes horizons, clairs, apaisés et sains.
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Pareille à une sœur aux prévenances
Journalières, soucieuse de régler mes affaires,
Tu m’évites, avec acharnement, l’inévitable déchéance
Des êtres jouisseurs, bien trop attachés aux luxures de la terre.
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Pareille à une amante, ivre d’enlacements,
De vives pénétrations, de plaisirs de transes et d’émois,
Tu t’offres quotidiennement à tous mes délirants empressements,
En permanence disponible pour n’importe quels errements sous mon toit.
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Telle es-tu donc, ô ma pensée ! Hélas, à trop aimer
M’enfermer dans la solitude, toi, ma si rude terre d’élection
Où ne parvient aucun bruit des gens et du monde, à force d’essaimer
Te voilà l’unique responsable et la seule coupable de ma mortelle relégation !
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P 239 – Coupable et mortelle pensée
Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le vendredi 20 janvier 2017
Et terminé le samedi 21 janvier 2017
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