Porter un regard en arrière sur ce que sont nos vies, pourrait laisser croire qu’il s’avère impossible d’oublier ces proches qui furent les protagonistes de tant d’actions menées, de tant de sentiments ressentis, enfin, de tant d’épreuves endurées… En effet, il y a en chaque homme tant de singularité que l’esprit ne peut concevoir qu’une fois disparu, son héritage matériel et spirituel se perde avec lui. Pour ceux qui l’ont côtoyé, accepter une telle hypothèse semble inconcevable, voire même scandaleux.
Hélas, que meurt à son tour cette génération qui l’a connu et, de ce dernier, il ne restera bientôt plus aucune trace dans la réalité et les mémoires, la finalité de toute existence étant finalement d’être engloutie dans le flux du Temps, sa spécifique humanité, unique et précieuse, à jamais noyée dans le Néant.
Pourtant, malgré cet implacable constat, croire le contraire est une chère illusion à laquelle nos cœurs se raccrochent et sans laquelle nous ne pourrions vivre. Si désemparés que nous sommes face à la fugacité de toute chose ici-bas !
Philippe Parrot
Dis, quand reviendras-tu ? – Barbara -
* * * *
Poème 247 : Quand…
.
Quand…
Ton lit sera froid,
Sans la chaleur de ton corps…
Ton fauteuil vide,
Sans le charme de ta présence…
Tes projets inachevés,
Sans les lumières de ton jugement…
Tes amis abandonnés,
Sans la noblesse de ta constance…
Tes amours délaissées,
Sans les ardeurs de ta passion…
Que restera-t-il donc de toi,
Enfoui au tréfonds de nos mémoires,
Susceptible de rester gravé
Jusqu’à notre fatal départ ?
* * * *
De ton jardin secret,
Par-delà tes silences
Et ta fière prestance,
Quelques raisonnements, çà et là, formulés…
Couchés sur le papier,
Ils témoigneront alors
De ces étranges fleurs,
Par ton âme cultivées.
* * * *
De tes actions engagées
Avec courage et fermeté
Sans nullement défaillir,
Quelques preuves, çà et là, dispersées…
Toujours manifestes,
Au sein du quotidien
Pérennes et positives,
Elles attesteront ainsi
De tes combats loyaux
Gagnés avec panache.
* * * *
De tes peines endurées,
Surmontées bravement
Sans nulle larme coulée,
Quelques enseignements, çà et là, dispensés…
Féconds et nourriciers,
Ils transmettront, sans
Cesse, à nos vifs esprits
Que les choses, comme
Les êtres, à nous chers,
À l’heure de disparaître
Laissent dans nos âmes
Et nos chairs une place,
Toute chaude et vacante,
Afin que nous cherchions,
Trouvions puis y mettions,
Demain, d’autres choses et
D’autres êtres à apprécier.
* * * *
De tes joies contagieuses,
Marques de ton caractère
Enthousiaste et généreux,
Quelque manière de vivre, ça et là, reconnue…
Vive, éclatante et nature,
Elle mènera au bonheur
Tes proches redevables,
Portés par ton exemple.
* * * *
Oui ! de ces graines diverses
— Gages d’une vie bien remplie
Au fil de tant d’années —
Que de maint fruit récolté
Par chacun d’entre nous !
Soucieux de les savourer
À bon escient, confrontés
À la dureté de l’existence,
Ils combleront, toujours,
Nos faims insatisfaites…
Ce que tu plantas,
À force d’abnégation
Mais aussi de plaisirs,
Sur les bords du chemin
Qu’il nous faut emprunter,
A finalement poussé en nos fors
Intérieurs, dans nos cœurs éperdus,
Enracinant nos brefs et laborieux destins
Dans les terres fertiles de ta route exemplaire !
.
Alors, n’en doute pas,
Nul, jamais, ne t’oubliera !
.
Poème écrit par Philippe Parrot
Commencé le samedi 18 février 2017
Et terminé le dimanche 19 février 2017
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