Au 19ème siècle, avec l’avènement de la révolution industrielle, le nord-est de Paris voit se développer fortement l’implantation d’usines pour une seule raison : le vent d’ouest empêche fumées et odeurs dérangeantes de se diriger vers la capitale ! Dès lors, un processus de ségrégation sociale va se mettre en place, en quelques décennies, avec l’arrivée de travailleurs étrangers venus de nombreux pays, notamment du Maghreb.
Aujourd’hui, les descendants de ces immigrés, avec la désindustrialisation, se trouvent confrontés à des problèmes économiques et sociaux graves : chômage, logement indigne, échec scolaire, délinquance, etc. Reste maintenant à espérer qu’avec la création de la métropole du « Grand Paris », les autorités politiques mettront un terme à la ghettoïsation de ces populations, soucieuses enfin de les réintégrer prioritairement au sein de la collectivité nationale.
Philippe Parrot
La banlieue – Photo d’Erik De Graaf
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Poème 273 : Meuf du 9-3 !
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À te croire importante,
Hélas, sur une sale pente,
Avec tes deux pouces maîtres
D’un ballet précis au millimètre,
Sur l’interface de ton smartphone,
Tu ponds des SMS sans arrêt à la tonne.
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Experte en mode « texto », à voir
Tes mots briller en lettres noires
Au bout de tes doigts, entraînées
À taper sur des touches à l’année,
À n’exister qu’à travers ton écran,
Tes vieux, tu les mets tous à cran.
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Ton cœur, prisonnier des foutus blocs de ta cité,
A croisé au bas d’un escalier, dans la promiscuité,
Les premiers émois, brûlants et ravageurs, de l’amour
Auprès d’un rappeur, le plus notoire dealer des tours.
Loin du bahut, exclue pour un temps, via Facebook,
Tu l’inondes de tes selfies où t’exhibes ton look.
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Dans ce monde de faux-semblants, youtubeuse
Confirmée, fascinée par moult images racoleuses,
Dans ton ciel numérique il n’y a plus comme étoile,
Brillante dans tes yeux, que sa chaîne sur la Toile.
Et, de chimère en chimère, de mirage en mirage,
Te voilà qui délaisses, même ton entourage…
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D’autant qu’à l’occasion, en quête d’échappatoire,
Consciente de sentir combien ta jeunesse, tu la foires,
À sa « gloire » sur le Web — fugace et débile palmarès ! —
T’associes tes victoires sur l’alcool, en des bitures express,
Durant ses nuits de plan Q où, au beau milieu du vomi,
Tu finis, gisante dans une cave, ivre morte endormie.
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Forcée d’abandonner trop vite les candeurs de l’enfance,
Incapable que tu es d’oser un seul instant faire confiance
Aux adultes dépassés qui n’ont aucun projet à te proposer,
Quel espoir pourrait t’inciter à ne pas tout faire exploser ?
Aucun ! À honnir tous les bourges, tu vas droit à l’impasse
Et à suivre ses galères, il t’appelle sa p’tite-teup-chaudasse.
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Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 1er et le 2 juillet 2017
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