La passion amoureuse est parfois si dévorante dans le cœur d’un être qu’elle peut ne jamais s’éteindre quoique la personne, à l’origine de cette dévotion, soit irrémédiablement absente. Transformée peu à peu en une chimère bienveillante, ancrée à tout instant dans sa vie, elle agrémente son quotidien d’images et d’espérances — les premières illusoires, les secondes vaines — qui le nourrissent tant qu’elles le dispensent d’affronter le réel. À ne plus jamais s’arrêter de ressasser le passé, coupé volontairement de la réalité, il trouve là le moyen de fuir le présent, assez niais pour croire en des lendemains qui chanteraient dans les bras de l’autre…
Quelle puérile posture !
Philippe Parrot
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Poème 276 : Course contre le Temps
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Ô ma Douce !
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Avant que… tes yeux noirs et pénétrants
N’éclairent plus ton ovale visage radieux…
Avant que… mon regard, conquis et déférent,
Ne s’illumine plus à voir ton allant contagieux…
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Avant que… ton sourire, angélique et amène,
N’exalte plus l’éclat de ta grâce naturelle…
Avant que… ma bouche, mâle et païenne,
Ne chante plus ta silhouette sensuelle…
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Avant que… tes cheveux ébène, sur tes seins,
Cessent d’aviver ma sourde envie de les caresser…
Avant que… tes charmes quels qu’ils soient, à dessein,
Cessent mes sens de les embraser, quitte à m’oppresser…
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Avant que... ton esprit, vif et sagace,
Cesse de se réjouir de chaque instant…
Avant que… mon âme, prise dans ta nasse,
Cesse d’aduler ta fauve beauté dans le Temps…
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Avant que… nos chairs, brûlantes et lascives,
Cessent, séparées, de se satisfaire dans leur lit…
Avant que… nos imaginaires, aux visions fugitives,
Cessent de vouloir enfreindre morales et homélies…
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Avant que… ton corps, aujourd’hui svelte et gracile,
Repose en terre, loin de l’éblouissante lumière…
Avant que… mes os, sous couvert d’Évangile,
Deviennent, dans la bière, poussières…
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Oui, ma Toute-Belle…
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Crois-tu qu’un soir, lassés par trop d’attentes,
Nous tenterons enfin de faire table rase du Passé ?
Crois-tu qu’un matin, portés par notre passion dévorante,
Nous nous réveillerons, prêts, l’avenir, à l’embrasser ?
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Voilà qui serait évidemment louable car, après nos trépas,
Que restera-t-il de nous deux ici-bas ? De vagues traces
De souvenirs chez les proches qui croisèrent nos pas,
Bien vite dissous avec eux dans l’infini de l’espace ?
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Alors, d’avoir trop longtemps patientés, taraudés par d’inavouable désirs,
Ose, enfin, dans mes bras te jeter ! Juré, aucune personne ne le saura.
Ne sois plus rétive, rougissante et frileuse ! Trop heureuse de saisir
Ta part de bonheur, jouis de notre amour qui jamais ne mourra !
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P 276 – Course contre le temps
Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 11 et le 12 juillet 2017
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