Si cette sculpturale jeune femme n’émerge pas d’une conque — à l’image du tableau de Botticelli « Naissance de Vénus » — il n’en est pas moins vrai qu’elle semble surgir de la pénombre d’une alcôve, fière de dévoiler sa gracieuse et intemporelle beauté.
Impassible et lointaine, elle apparaît dans une sorte de garde-à-vous glaçant, comme si elle souhaitait instaurer d’emblée une distance entre elle et notre regard ébahi. Cependant, l’académisme de la pose ne laisse pas froid. Bien au contraire ! Sa svelte silhouette, ses formes harmonieuses, sa féminité radieuse répondent si parfaitement aux canons de la beauté grecque antique qu’elle nous subjugue.
Néanmoins, un objet brillant retient l’attention : le miroir ! Pourquoi l’avoir tourné vers nous et non vers elle ? Seul élément lumineux dans cette étrange atmosphère d’outre-tombe, en nous obligeant à le remarquer, ne cherche-t-elle pas à nous inviter à le traverser — si petit soit-il ! — pour aller la rejoindre ? Ailleurs, dans son monde à elle, muse d’un royaume chimérique !
Philippe Parrot
Photo trouvée sur internet – Auteur non identifié
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Poème 282 : Vénus au miroir
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Dans l’aire cotonneuse
D’un antre douillet et bienvenu
Qu’éclaire la lueur ténue et diffuse
D’un monde évanescent d’outre-tombe
Où le contour des choses et des êtres
S’estompent quelque peu, laissant
L’Imaginaire éclairer le tableau
De ses fulgurantes brillances,
.
Enveloppée de mystères, crâneuse
Et volontaire, au garde-à-vous et nue,
Une inconnue exhibe, en adorable intruse,
Ses sculpturales grâces à l’effet d’une bombe…
Ses formes sont harmonieuses et les mettre
En valeur, avec un tel aplomb indécent,
Ravit le regard des spectateurs falots,
Rivés à elle avec concupiscence…
* * * *
Sa délicate taille de guêpe — digne
De Vénus dans sa pleine magnificence —
Souligne judicieusement, en dessous de la taille,
La rondeur parfaite de ses hanches fécondes ;
Au-dessus, le galbe ferme de ses deux seins
Aux mamelons turgescents. L’un presque
Caché par son bras gauche plié, plaqué
Contre elle, à hauteur du visage…
.
Pour attiser quel amour insigne
— À se réjouir à dévoiler avec inconvenance
Sa toison sombre devinée à de criants détails —
Cette sublime femme s’abandonne-t-elle à la ronde,
Derrière l’éclat argenté d’un miroir ? Quel dessein,
En son cœur plein d’émoi, nullement grotesque,
La pousse à s’exhiber pour nous faire craquer ?
La certitude d’être la Beauté idéale, sans âge !
* * * *
Au faîte de sa maturité, ses chairs exacerbées,
Son âme demanderesse d’une passion conquérante,
Faut-il donc qu’elle aimât follement, heureuse de tout
Donner de sa belle personne à un homme dans sa vie ?
Hélas, assoiffés, si vous comblâtes un temps vos sens,
Du moins l’espère-t-on, malgré toutes vos hardiesses
Et vos chaudes espérances, de sourdes différences
Ne menèrent-elles pas sur des voies divergentes ?
.
À cette heure, par de nouveaux désirs absorbée,
Sur ta pâle peau frémissante, toujours dans l’attente,
Laisse vite d’autres mâles mains la combler de partout !
Cherche de sulfureuses amours et, toujours inassouvie,
Exige d’inavouables étreintes ! Jouis avec assurance !
Quant à lui, sache-le, à fuir hommes, fêtes et liesses,
Il te veille dans son repaire, au milieu du silence,
Et te restera fidèle, trop bel ange qui le hante !
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Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 2 et le 3 août 2017
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