Malgré l’unanime réprobation de leurs proches, ils avaient décidé de s’installer, là, dans ce trou perdu adossé à une colline qui faisait face à la mer. Situé à l’extrémité de l’île, loin des circuits touristiques, bâti sur les flancs d’une crique escarpée, tous deux avaient été séduits par l’isolement du village, accessible seulement par bateau, ou à pied par un étroit sentier.
Les maisons aux façades recouvertes de chaux, agrémentées de volets aux couleurs vives et tranchées, s’étageaient de la plage aux crêtes, en épousant parfaitement le relief accidenté. Les rues étaient en conséquence étroites et pentues, mais fort heureusement ombragées. En effet, chaque habitation disposait d’un minuscule balcon qui donnait sur la Méditerranée et permettait ainsi de profiter de la douce fraîcheur des soirées.
Fougueux amants, désireux de jouir de leur escapade au beau milieu du torride été, ils n’imaginaient pas un seul instant que leur passion puisse s’éteindre tant leur amour était dévorant et le lieu paradisiaque…
Philippe Parrot
Peinture de Dante Gabriel Rossetti
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Poème 289 : Ondoyante rousse chevelure
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Quand l’envie t’en prend de gagner notre lit
Avec nonchalance, telle une chatte paresseuse,
Et toute nue, tes chairs diaphanes, douces comme
Une peau de pêche, j’adore admirer, ondoyant
Sur ta généreuse poitrine jusqu’à ton pubis,
Ton épaisse chevelure, odorante et rousse.
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À cacher à demi ta rayonnante nudité
Offerte à mes désirs impétueux,
Tes cheveux déferlants, pareils
Aux vagues sur la grève, l’exaltent,
Bien au contraire ! Au point qu’attiré,
Je viens vite plaquer mon ventre contre toi.
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Les yeux fermés, les narines dilatées,
Je me réjouis alors d’enfoncer mon visage
Dans tes dansantes mèches, frisottées et légères,
Brillantes de mille feux, des tempes au bassin…
On dirait les flammes d’un dévorant brasier,
Augures d’incandescentes jouissances.
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Prisonnier consentant et ravi, enserré
Dans ces filets soyeux jetés par ton amour,
À sentir tout mon être pris dans leur maillage,
Je m’abandonne pour inspirer profondément,
Longuement, puissamment leurs fragrances,
Grisé par leurs odeurs fauves et musquées.
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À me voir de la sorte, aimante bête en rut,
Renifler ta féline parure étalée sur tes épaules
Et ton torse exhibé, en de longs filaments solaires,
Vénus rieuse et provocante, tu ne peux t’empêcher
De dégager seins et pubis pour livrer ta toison,
Tapie entre tes cuisses fuselées, écartées.
* * * *
Mais avant de partir pour cet autre voyage,
Aux confins tempétueux d’aires où rougeoient
D’ardentes expériences de corps qui se consument
Et d’âmes qui se confondent : « les nôtres », je veille
À prolonger l’exaltation de ces préliminaires où
Je m’enivre des parfums de ta coiffe royale.
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Flamboyante, à couvrir avec luxuriance le sommet
De ton crâne, elle témoigne avec magnificence
De ta vive beauté. Couronne resplendissante,
Ornée de mouvantes et fines traînes, elle m’invite
À discerner dans ses reflets l’infini de l’azur et les voies
Du bonheur, toujours entrevues quand, le soir, je la tresse…
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Bercés par le bruit du ressac de la mer, infinie et bleue…
Éblouis par les rais du soleil couchant, dans l’horizon chatoyant…
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P 289 – Ondoyante rousse chevelure
Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 26 et le 27 août 2017
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