Du fait de sa jeunesse et du vaste champ des possibles qui s’offrait par conséquent à lui — du moins dans l’Absolu ! — Jacques ne discernait pas encore la voie qui donnerait un sens à sa vie. Trop raisonneur et trop exigeant, en permanence dans la retenue, il ne pouvait s’abandonner aux charmes de l’instant, uniquement obnubilé par le désir de comprendre le pourquoi des paroles comme des actes que les autres disent ou posent…
Au point de bannir dans sa conduite au quotidien l’insouciance, la légèreté et le lâcher prise ! Tourmenté, à trop ratiociner, à trop décortiquer, il se privait de cette juvénile spontanéité qui aurait dû normalement l’animer.
En quête de lui-même, en vue de se jauger et de se cadrer, il cherchait dans l’accumulation d’expériences courtes et intenses, éprouvantes et difficiles, à discerner ses limites. À tâtons, pas à pas, entreprenait-il ainsi de poser les premiers jalons de sa route…
Philippe Parrot
Roberto Bellarosa – Suis ta route
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Poème 292 : Suis ta route !
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Porté par ta jeunesse,
À tancer nos déroutes
Et rêver de prouesses,
Pars vite sur ta route !
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À vouloir des souvenirs
Pour forger ton bel être,
Va ! Toujours prêt à rire
Mais pas à te démettre !
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Dès l’aube, et sac au dos,
Ignorant le regret, quitte
Ta famille et, sans repos,
Assure le relais de suite !
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Au gré des pays traversés,
À visiter leurs vastes cités,
Aux mœurs controversées,
Tu construiras ton identité.
* * * *
À voir qu’ailleurs… par-delà
Ta vallée couverte de vignes,
Vivent des gens rieurs ou las,
Tous différents mais dignes ;
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À voir qu’ailleurs… friqués ou
Pauvres, jaunes ou noirs, tous,
À leurs manières d’être debout,
Refusent net de crier : Pouce ! ;
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Tu sentiras au fil de tes voyages
Qu’à vivre leurs us et coutumes,
Peu à peu surviendra, avec l’âge,
Ta propre voie, sans amertume…
.
Les années passant, coupé de tes
Racines, tu souhaiteras peut-être
Revenir enfin au pays, en ton été,
Et revoir tes « vieux » à la fenêtre.
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Le caractère plus trempé, la raison
Plus sagace, par tes périples assagi,
Par elle tant aimé au fil des saisons,
Tu te réjouiras d’avoir ainsi bien agi.
* * * *
Plus tard, à mon chevet, mourant,
Qu’à mon oreille, tu me susurres :
Il est temps de partir, en pleurant,
Je te saurai un homme mûr et sûr.
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Les yeux grand ouverts et bien là,
Dans un ultime souffle, je te dirai :
« Je t’aime ! » sans faire de tralala,
Et, te sentant bien armé, m’en irai.
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Il te faudra alors, ô combien difficile,
Poursuivre seul ton propre chemin auprès
D’autres, uniques comme toi, en aucun cas dociles,
Certain de ne jamais nous revoir… même dans l’Après !
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Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 5 et le 6 septembre 2017
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