Apparu il y a environ 4,5 milliards d’années, le Soleil est composé pour 75% d’hydrogène et pour 25% d’hélium. Situé dans la Voie lactée, de nombreuses planètes — dont la Terre — gravitent autour de lui. Tirant son énergie des réactions de fusion nucléaire qui transforment, dans son noyau, l’hydrogène en hélium, c’est cette énergie, transmise sous forme de rayonnements de lumière et de chaleur, qui rend possible la vie sur la Terre.
Lorsqu’il sera âgé de 10,5 milliards d’années, le Soleil aura converti tout l’hydrogène de son cœur en hélium. Le noyau d’hélium se contractera et s’échauffera fortement. De ce fait, le Soleil se dilatera au point de devenir une « géante rouge ». À l’issue de ce processus, le diamètre du Soleil sera environ 100 fois supérieur à l’actuel et près de 2 000 fois plus lumineux. Dés lors, la Terre ne sera plus qu’un désert calciné, si tant est qu’elle subsiste encore.
Au terme de cette phase, après avoir donné naissance à une « nébuleuse planétaire », berceau de nouvelles étoiles, le Soleil s’effondrera sur lui-même à brûler l’hélium pour le fusionner en carbone. Parvenu à ce stade ultime, il deviendra une « naine blanche » qui mettra des milliards d’années à se refroidir. Son rayonnement thermique sera si faible qu’elle sera invisible avant de finir sous la forme d’une « naine noire », cadavre céleste n’émettant aucune lumière.
Philippe Parrot
Morning Sun (1952) – Tableau d’Edward Hopper
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Poème 294 : Ode au soleil
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Astral épicentre de nos vies,
Aux incandescences singulières,
Ô étoile mère ! Tributaires de tes rais,
Faibles créatures, nous aimons profiter
De tes feux, au travers de tes rayons,
Aériens, intemporels et invisibles !
Légers, ils flottent dans les airs,
Omniprésents et impalpables,
Chauds et vivifiants….
.
Jadis, nos aïeux chantèrent,
Allégrement, leurs louanges
Et demain encore, marchant
Sur nos pas avec insouciance,
Nos nombreux descendants,
— Toujours idolâtres ! —
Entonneront des hymnes
À ta conquérante gloire,
À ta clarté cosmique…
* * * *
Quand tu dispenses
Sur la Terre, demanderesse,
Ta printanière chaleur,
Féconde et salvatrice,
Aux enchanteurs bienfaits,
Voilà que les mains s’étreignent,
La chair palpitante…
Voilà que les esprits se fécondent,
L’âme transportée…
Voilà que les corps se confondent,
La passion manifeste…
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Quand tu dispenses
Sur la Terre, demanderesse,
Ton estivale chaleur,
Féconde et salvatrice,
Aux enchanteurs bienfaits,
Voilà que les blés poussent,
L’épi chargé de grains…
Voilà que les fruits tombent,
La pulpe pleine de sucs..
Voilà que les fleurs s’ouvrent,
Le pétale lourd de rosée…
.
Quand tu dispenses
Sur la Terre, demanderesse,
Ton automnale chaleur,
Féconde et salvatrice,
Aux enchanteurs bienfaits,
Voilà que l’oiseau chante,
Le rythme dans son ramage…
Voilà que le chien court,
La vigueur dans ses pattes…
Voilà que le chat bondit,
La souplesse dans ses sauts…
.
Quand tu dispenses
Sur la Terre, demanderesse,
Ton hivernale chaleur,
Féconde et salvatrice,
Aux enchanteurs bienfaits,
Voilà que les enfants s’émerveillent,
Le sourire contagieux…
Voilà que les travailleurs s’activent,
L’énergie monnayable…
Voilà que les vieux s’assoupissent,
La lassitude grande…
* * * *
Pourtant,
À y songer,
Pourquoi vanter
Ta vive puissance,
Ô brasier gigantesque ?
Dans des milliards d’années,
Tout « éternelle » qu’elle soit,
Ta masse incandescente s’éteindra,
Au terme d’hallucinantes métamorphoses,
À nos yeux impensables et combien destructrices.
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Apocalyptique fin
Des mers et des montagnes,
Terrifiante « Géante rouge » devenu,
Tu absorberas dans ta fournaise
Et feras disparaître peu à peu,
Tes fidèles satellites,
Liés à ton destin…
.
Du coup, nous autres,
— Hommes impuissants —
Seront exterminés, calcinés,
À jamais, nos esprits, nos arts,
Nos œuvres, réduits en cendres.
Ne resteront que Vide et Néant !
Aussi, malgré nos voix, nos choix
Et nos actions, n’oublions jamais
Que nos existences tourmentées,
Comme nos combats constants,
Ne sont que la vaine expression
D’un naïf désir d’immortalité
Cependant impossible.
* * * *
Dès lors, pris dans les rets du Temps,
Puisque tout naît, croît et meurt,
Profitons-en donc — pendant
Et avant — pour sentir…
Avec délice
S’émouvoir nos cœurs transportés
À marcher dans la forêt
Où croissent des arbres centenaires,
À l’ombrage accueillant…
.
Dès lors, pris dans les rets du Temps,
Puisque tout naît, croît et meurt,
Profitons-en donc — pendant
Et avant — pour discerner…
Avec délice
Trembler nos cœurs fébriles
À faire connaissance par hasard
De gracieuses inconnues
Ou de fiers étrangers,
À l’élégante allure.
.
Dès lors, pris dans les rets du Temps,
Puisque tout naît, croît et meurt,
Profitons-en donc — pendant
Et avant — pour deviner…
Avec délice,
S’enflammer nos cœurs chamboulés
À voir dans le regard de l’autre,
Les premiers émois, voués
À l’amour naissant…
* * * *
Car, hélas,
Ailleurs et toujours,
Comment ne pas oublier
Combien de Raisons sombrent
À entendre le vil son des canons
De ces belliqueux chefs de guerre
Qui tuent, piétinent et saccagent,
Au gré de leurs infâmes pulsions,
Déniant tout droit aux échanges
Et toute vertu aux caresses,
Tendres et amènes ?
.
Car, hélas,
Ailleurs et toujours,
Comment ne pas oublier
Combien de Raisons vacillent
À écouter le râle des mourants
Qui se préparent à s’en aller,
Brisés, désabusés et las,
Insensibles au désarroi
Des vivants atterrés,
Encore sous le choc
De devoir se battre
Seuls, délaissés ?
* * * *
Oh ! impérial soleil,
Indifférent à notre sort,
Tu fus, es et demeureras
— À nos corps défendants —
Notre unique cruel maître
Puisque, de par ta volonté,
Nos brillantes civilisations
S’abîmeront dans le chaos,
Dispersées au sein d’étoiles,
Disséminées dans l’Infini…
.
Oh ! impérial soleil,
Indifférent à notre sort,
Un jour prévisible, lointain,
Dans la stupeur et l’angoisse,
Au beau milieu de la débâcle
D’existences à leur terme,
Viendra l’heure funeste
De la désagrégation
De toute matière ici-bas,
Dans la délétère propagation
D’irradiations mortelles,
Venues du cosmos…
* * * *
Aussi, malgré…
La pression de nos peurs,
Ancestrales ; l’enfermement
De nos sommeils, oppressants ;
L’effroi de nos questionnements,
Existentiels, oui, malgré la noirceur
De nos consciences, effarées ;
La perversion de nos esprits,
Dévoyés, tous… confrontés
À la fugacité des choses,
À la précarité des êtres,
À l’absurdité des vies,
Devons nous féliciter
De jouir avec volupté,
Lors de notre Passage,
Du pouvoir de RÊVER !
.
Vigies de nos âmes,
— En haut d’un mat ! —,
Sentinelles de nos êtres,
— En faction sur le pont ! —,
Aussi troublants et magiques
Dans leur apparition et leur essor
Que les fugaces étoiles filantes,
Si vite surgies et disparues
À nos regards ébahis,
Seuls songes et visions,
Ont su, savent et sauront,
Étranges vaisseaux fantômes,
Te rendre hommage, Roi-Soleil,
Et occulter ton funeste avenir,
Enclins à nous faire croire,
— Aussi longtemps qu’ils
Nous bouleverseront,
Nous emporteront,
Nous raviront —
En la belle éternité
— Magnifique et
Vital mirage —
De ta présence :
Visible et intangible,
Rassurante et vivifiante,
Régénérante et salvatrice…
.
Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 12 et le 17 septembre 2017
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À découvrir ! Un autre texte consacré au soleil : Poème 25 : Femme dans un rai – 050713
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