Gangrenée par l’esprit productiviste et la logique capitaliste, l’agriculture, vouée à l’exportation en Occident, vise à produire toujours plus et ce, toujours plus vite… Il s’ensuit que faune et flore, sur une aire donnée, constituent des freins puissants à la mise en œuvre d’une gestion intensive et normée. Il faut donc les éradiquer afin que la terre soit un simple moyen permettant à l’homme d’arriver à ses fins mercantiles.
Haro donc sur les animaux qui pourraient s’installer ! Haro donc sur les arbres qui pourraient gêner ! Haro donc sur un cadre champêtre, tranquille et pittoresque, qui ne présente aucun intérêt économique ! Vive les grandes surfaces, plates, nues et uniformes, saturées d’insecticides et de pesticides, seules capables de permettre aux machines d’atteindre les objectifs d’une conception comptable et industrielle de notre environnement !
Philippe Parrot
Photo trouvée sur internet – Auteur non identifié
Le grand chêne – Chanson de Georges Brassens
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Poème 296 : Le gland du vieux chêne
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Ô vieux chêne centenaire
Au feuillage épais et verdoyant,
Seul, au milieu d’un arpent de terre,
Tu accueilles les amants au cœur vaillant !
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Mais tous se demandent, conscients de ta veine,
Par quel vent ou quelle main ta graine fut posée
Là et comment elle germa et grandit sans peine,
À la barbe d’hommes, à ton égard, peu disposés.
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Tu mis des décennies, voire même plus de cent ans,
À patiemment hisser ta frondaison vers le ciel bleu,
Plongeant loin tes racines dans un monde rebutant.
Si longtemps à croître, ne serait-ce pas miraculeux ?
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D’autant qu’au nom du Progrès, plus que toi vénéré,
Pour que l’autoroute passe, des bûcherons viendront
Couper ton solide tronc et arracher ta souche, affairés
À ce qu’il ne reste rien de toi, même sous le goudron…
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Ainsi t’ai-je vu, au bruit des tronçonneuses, vite débité
En morceaux puis passé au broyeur, disparaître,
Réduit en copeaux ! Tant d’années à profiter
Pour au final, en un jour, te soumettre !
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Atterré par nos débiles volontés,
Un unique gland de toi j’ai volé,
Avec le fol espoir qu’avant l’été
Je le plante en un lieu isolé…
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P 296 – Le gland du vieux chêne
Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 24 et le 25 septembre 2017
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