Le « train fantôme » est une attraction de fête foraine qui vise à provoquer l’effroi tout au long d’un circuit jalonné de scènes d’horreur. En plus des portes d’entrée et de sortie qui sont heurtées de plein fouet pour marquer la brutale séparation du réel avec l’irréel ; en plus d’invraisemblables décors macabres qui semblent surgir du néant ; en plus d’êtres monstrueux qui s’agitent dans les ténèbres ; en plus de personnes déguisées et masquées qui « s’attaquent » au convoi, les passagers, assis dans des wagonnets bringuebalants, sont constamment plongés dans le noir, secoués en tout sens au fil d’un parcours très sinueux, confrontés en permanence à d’intenses effets lumineux et sonores comme à des accélérations soudaines et stressantes.
Bref, au bout du compte, la garantie d’une hilarante panique et de fortes émotions…
Philippe Parrot
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Poème 297 : Voyage en train fantôme
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Quand la solitude étreint,
Le blues mène son train.
Vautré sur la banquette
Du wagon en goguette,
Un poète suit le cours,
Les prenant à rebours,
De ses rêves. Face à lui,
Se croyant chaque nuit
Une comète, un oiseau,
En cage, avec des ciseaux
Coupe trois gros barreaux,
Avec de grands airs farauds.
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Dehors, atterri dans un champ,
S’adonnant à son penchant,
Un ange déchu, aux ailes
Brisées, chante une belle
Mélopée : celle de la passion
Sans fin, à coups d’irradiations,
Du Roi-Soleil pour la Lune,
À la triste surface brune !
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Allongée tout près, côté couloir,
En guise de troublant faire-valoir,
Une sirène expose effrontément
Ses seins diaphanes sacrément
Fermes, menus et tentateurs.
En vieux mâles spectateurs,
Les voyageurs désireraient,
Ces chairs-là, les effleurer.
Hélas, sa queue de poisson,
Aux écailles en contrefaçon,
Frappent toute vicieuse main
Qui voudrait prendre ce chemin.
.
Quand passe le contrôleur,
— Un perroquet beau-parleur —
Une génisse, apeurée, émet
Un odorant et brusque pet.
Une querelle s’enclenche…
Et, la sortant de sa manche,
Un gnome brandit sa machette
Et tranche la gorge de la vachette.
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Dehors, il pleut une fine pluie
De larmes de dieux qui s’ennuient,
Privés des caresses charnelles
De mortelles au bordel…
.
Alors, ouvrant l’illustre boite
De Pandore, les mains moites,
Il a volé les secrets bien cachés
De ce train fantôme mal bâché
Et les a tous posés à vos pieds
Pour ses fautes les expier…
.
Et, arrivés à la gare, sur le quai,
Vous l’avez dévoré. D’un trait !
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P 297 – Voyage en train fantôme
Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 27 et le 28 septembre 2017
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