Un peu à la manière des fables de Jean de la Fontaine (1621/1695), l’idée m’est venue de mettre en scène des animaux pour évoquer le destin de deux êtres qui pourraient bien nous ressembler. Confrontés à cette fin avec laquelle il nous faut composer — que nous le voulions ou non ! — ; poussés vers cette impasse dans laquelle il nous faut accepter — tôt ou tard ! — de s’engager, voilà ces « pauvres » bêtes placées devant l’Inéluctable, sous la houlette d’un oiseau de malheur guère avare de sarcasmes, omniprésent dans nos villes et nos campagnes.
Alors, quoi qu’il advienne, souhaitons cependant longue vie à la blanche colombe, en quête de plaisirs et de joies !
Philippe Parrot
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Poème 300 : La colombe, l’ours et le corbeau
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Elle est… colombe blanche
Et s’envole d’un coup d’aile,
Soucieuse de fuir un fantôme
D’hier, aujourd’hui trop pesant.
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Posée sur une branche,
Elle demeure toujours belle.
Son vif plumage, comme un baume
Pur et blanc, la défend des méfaits des ans.
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Il est… vieil ours brun,
Reclus empoisonnant,
En quête d’un essaim,
Dispensateur de miel.
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Dedans son cœur, nul brin
D’espoirs tourbillonnants…
Son gris pelage trahit sa fin
Qu’il jugera providentielle…
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Je suis… sinistre corbeau,
De pied en cap, vêtu de noir.
Ma voix rauque, crépusculaire,
Effraie dans les campagnes…
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Oiseau des tombeaux,
Dans l’attente du soir,
Je me ris dans les airs
De vos vies de cocagne.
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Messager d’outre-tombe, à dessein
Porteur des mortifères secrets
Des montagnes, des vallées,
Des sources, des rivières,
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Je plane, présage malsain,
Mon vil nid du côte de l’adret.
Entée sur maints ténèbres inviolées,
Mon ombre est le linceul de vos bières…
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Pensez donc à maudire
Le spectre de la Mort,
La lame du Faucheur,
La bure de la Camarde !
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Mauvais augure d’avenir,
Il me plaît à jeter de sales sorts
À l’encontre de vos destins de pêcheur.
Vos têtes, effarées, en deviennent blafardes.
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Et jamais je ne m’en lasse… et toujours je croasse
Tant ça me délasse… de vous voir pris dans la nasse.
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P 300 – La colombe, l’ours et le corbeau
Poème écrit par Philippe Parrot
Le 11 octobre 2017
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Ce texte se rapproche d’un autre recourant lui aussi à un singulier bestiaire : Poème 19 : Peaux d’âme
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