Seule, face à la glace, Marthe s’abandonne dans une pose languide. Le regard vague, ses cheveux noués de côté et son beau visage incliné — tout à ses souvenirs et aux émois qu’ils suscitent dans sa chair — elle cache son ventre dans les plis de leur drap, gagnée par une pudeur soudaine. Tant ses seins menus, son ventre plat et sa fauve toison lui rappellent les mains de son amant posées sur elle : leurs errances, leurs audaces, ses jouissances ! Et, bien qu’ils soient aujourd’hui séparés, à regarder sa sculpturale beauté, elle le revoit encore et encore tout contre elle, la toucher, l’effleurer, la caresser, ses sens chavirés.
Cependant, toutes prégnantes qu’elles soient, ces images s’estomperont et, elle le sait, le temps viendra où elle l’oubliera, portée par sa nature curieuse et sa fantasque vie à rencontrer bien d’autres gens et à vivre bien d’autres expériences…
Philippe Parrot
Photo libre de droit trouvée sur Pixabay.com (auteur : Jerzy Gorecki)
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Poème 316 : Femme dans un miroir
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Toute alanguie, ses chairs frémissantes,
En ce début d’été, troublée par le silence
Du jardin coloré, aux fleurs envahissantes,
Elle a quitté ses draps, ses sens en partance.
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Avec, comme langage, ses battements du cœur,
Avec, comme bagage, ses tremblements du corps !
Elle songe à son amant, conquise par sa ferveur.
Hélas, appelé, il est parti, taraudé de remords.
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Privée d’un futur qu’elle voulait croire possible,
À connaître les pouvoirs de sa sculpturale beauté,
Elle fait face au miroir, seule Porte vers l’Indicible.
Nue, elle sait qu’il l’ouvrira, par elle vraiment hanté.
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Bien qu’ils se soient séparés, elle sent qu’à travers
L’azur, son âme voyageuse, d’un seul coup d’aile,
Viendra se poser là, auprès d’elle, sur ses terres.
Sûre de sa silhouette, elle s’offre à la glace, belle.
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Sous l’épaisseur du verre et la froideur du tain,
Derrière les reflets changeants de l’envoûtante
Surface, elle imagine son regard mâle et coquin
Fixer ses seins et hanches, sa toison frisottante.
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Ainsi, sera-t-il toujours par ses formes gracieuses
— Fixées comme par magie — l’esclave tourmenté
De leur inextinguible amour. Diablesse malicieuse,
Elle se réjouit, par ce biais, d’à jamais l’enchanter !
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Poème écrit par Philippe Parrot
Le 29 janvier 2018
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