Il vient un temps pour l’homme raisonnable où, voyant peu à peu ses forces et ses désirs s’étioler, laminées par les vicissitudes de l’existence, sous peine de sombrer dans l’amertume et la mélancolie, il doit suppléer à ce corps défaillant par le recours à d’autres expériences que celles vécues jusqu’alors. « Agir sur le réel », « acquérir des connaissances », « jouir de l’amour » ne constituent plus ses priorités. Réaliste, il sent qu’avec l’âge il faut laisser place aux jeunes générations, pleines d’ardeurs et d’illusions, afin qu’elles explorent à leur tour ces voies.
Quant à lui, désormais en quête de paix, dans le silence d’une retraite choisie, ne lui reste plus qu’à découvrir de nouveaux horizons et de nouvelles ivresses à travers les échappées spirituelles de la Pensée, seule capable de l’abstraire — et, de ce fait, de le libérer — d’un monde où il n’a vraiment plus sa place.
Austère et salvatrice manière d’anticiper l’heure où il s’en évadera pour de bon. Serein, du moins l’espère-t-il !
Philippe Parrot
Photo libre de droit trouvée sur Pixabay.com (auteur : Geralt)
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Poème 327 : Esprit, enivre-moi !
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Esprit, conduis mon corps
— Par-delà bois et champs,
Et routes aux larges horizons,
Apaisant et champêtre décor —
Vers de flamboyants couchants !
Je scruterai leur céleste combinaison.
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Esprit, porte mes entrailles
— Par-delà les pulsions et désirs
De ces vieillards impuissants,
Honteux de leur flasque attirail —
Vers une aire bannissant les plaisirs !
Je tuerai de mes mains mes faims, frémissant.
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Esprit, pousse mon cœur,
— Par-delà les hautes murailles
Érigées par ma froide raison,
Au prix d’efforts et de douleurs —
Vers ces Cieux où il n’y a nulle faille !
Je jouirai de leurs bleues saisons.
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Esprit, élève mon âme
— Par-delà les visions
De mon regard brûlant,
Si folles qu’ils les blâment —
Vers l’Infini, salvatrice évasion !
Je louerai ton ascétique talent.
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Esprit, guide ma personne,
— Par-delà l’envoûtant chant
D’un banc de sirènes sans âge,
De passage près des Terres Saxonnes —
Vers une plage où les inviter sur le champ.
Je les convaincrai, prêt pour l’Ultime Voyage…
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Oui, bel esprit, emmène-moi !
Qu’avec courage et foi,
J’obéisse à tes lois !
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Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 18 et le 19 avril 2018.
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