Retiré dans quelque pièce d’une vaste demeure, assis — pourquoi pas ? — tout contre un bureau, le coude de son bras gauche posé dessus et sa main appuyée contre son front, cet homme, au visage à moitié caché par la pénombre, semble plongé dans un profond abattement. Accablé par le poids de remords ? de regrets ? de peurs ? d’angoisses ? et que sais-je encore, il semble anéanti, figé dans une posture qui trahit l’intensité de son désarroi.
À son image, les uns comme les autres, à un moment ou à un autre de nos existences, nous avons tous été confrontés à de tels douloureux atermoiements, tiraillés par de noires pensées qui annihilaient brusquement en nous toute énergie et tout ressort. Mauvais moments à passer avant de rebondir encore et toujours, le poème ci-dessous fait le pari d’exorciser ces pénibles instants en les transcendant au travers des mots…
Philippe Parrot
The Rolling Stones – Sister Morphine
Photo capturée à partir de la vidéo présentée ci-dessus. De ce fait, auteur non identifié…
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Poème 331 : Homme dans les ténèbres
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De profondes ténèbres enveloppent ton visage penché
Tandis qu’une clarté baigne tes traits, tous à demi-cachés.
Dans cette glauque atmosphère, tes doigts longs et blêmes,
On dirait un croc de jardin, là pour arracher tes dilemmes
Germés dedans ton crâne sous forme de fatales pensées.
Vaines réflexions, troublantes images, toutes cadencées,
Elles hantent ta conscience oppressée, en pleine dérive,
Ballottée sur les ondes d’un monde onirique sans rives.
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En solitaire las et désabusé, sans doute erres-tu sur
Des aires éthérées, pansant mal tes vives blessures ?
Torturant no man’s land où, dans un brouillard épais,
Des fantômes de ton passé, au sinistre et fuyant aspect,
Te harcèlent à loisir, violant le lourd silence en ton esprit
Avec le cliquetis funèbre de leurs chaînes, pleins de mépris !
Et toi, regard vers le sol, tes yeux recouverts d’un linceul noir,
Tu ploies dans ce Royaume de la Nuit, privé du moindre espoir…
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Le poids de tes faiblesses et lâchetés t’accable alors que,
Là-bas, au cœur d’un inhospitalier cloaque, belliqueux,
Regrets et remords, terribles et poignants, prospèrent,
Malmenant, sans cesse, ton âme défaite de triste hère…
Sache cependant, malgré cette infranchissable distance
Dans le Temps et l’Espace, attachés à la même potence,
Que les autres et moi-même portons un pareil fardeau,
Cahotés par le cours de la vie, aux tumultueuses eaux !
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P 331 – Homme dans les ténèbres
Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 15 et le 16 mai 2018.
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