Bô Lin Doa s’était levé dès l’aube, pressé de quitter la cabane construite de ses mains quelques années plus tôt, à partir de matériaux trouvés sur place : pierres et bois. Habitat austère, au sol en terre battue, meublé seulement d’un lit, d’une table et d’une chaise, il n’accordait aucune importance à ce lieu, à ses yeux un simple refuge destiné à l’abriter la nuit, après ses méditations diurnes.
Vêtu d’un pagne autour de la taille et d’une cape qui l’enveloppait de la tête aux pieds, chaussé de vieilles sandales, il quittait, avec le premier rayon de soleil, son antre pour marcher le long des sentiers qui longeaient les crêtes, en direction d’un plateau aride entre les montagnes. De là, il surplombait tout l’horizon et, à se griser de la sensation d’être à hauteur des nuages, toujours assis sur le même rocher lisse et plat, il se laissait peu à peu envahir par l’exaltant sentiment d’être tout à la fois un élément de ce monde mais aussi bien plus : un esprit qui s’en distingue et l’embrasse…
C’est ainsi qu’il restait des heures entières à cette place, capuchon rabattu sur la tête pour mieux s’isoler, stoïque, figé dans la position du lotus, abîmé dans la contemplation…
Philippe Parrot
Photo libre de droit trouvée sur Pixabay.com ( auteur : StockSnap )
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Poème 334 : Sur de célestes crêtes
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À vivre en montagne, il emprunte des sentiers
Étroits et sinueux et ne croise personne fouler
La rude terre… Installé au pied de pics altiers,
Sage, il se réjouit de voir ainsi sa vie s’écouler.
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À s’adonner à d’austères méditations, solitaire
Par choix, à renoncer aux amours et au monde
Au terme de sacrifices qui forgent le caractère,
Il a perçu une Force Céleste partout à la ronde.
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Le visage buriné, le cheveux rare et blanc, libéré
Par Elle de la Raison, voilà qu’il ne ressasse plus,
Voilà qu’il ne rumine plus à vivement la vénérer !
Ô salvatrice Énergie qui le conduit vers l’Absolu !
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Venue d’univers lointains, indifférente à demain,
Elle fait voyager son cœur et son esprit au milieu
Des nuages, enjoués comme d’innocents gamins.
Dès lors, il entrevoit ce dont jouissent les dieux…
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Sa nature, son destin, pour toujours à Elle mêlés,
Porté par d’indicibles élans et d’éthérées ardeurs,
Il discerne, en toute conscience, qu’adorateur zélé
Il ne fait qu’Un avec Celle qui chasse ses laideurs.
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Alors,
Au dehors,
Chaque jour,
Quand soleil court
Le long des cimes,
Face aux abîmes,
Il aime, serein,
Qu’à dessein,
Elle pénètre
Son être.
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P 334 – Sur de célestes crêtes
Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 5 et le 6 juin 2018.
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