Suite à un avis de recherche lancé le samedi 16 juin 2018, le corps inanimé de Paulette Wright a été retrouvé le soir même, vers 18 h 30, foudroyé, au pied d’un pylône à haute tension, rue de la Victoire, à Reims (51000). Selon les premières constatations de la Gendarmerie, il semblerait qu’elle l’ait volontairement escaladé pour se donner la mort…

Née le 10 juillet 1989 à Toulon, d’un père anglais et d’une mère malgache et indienne, Paulette Wright a passé toute son enfance à Bayonville dans les Ardennes, près de Vouziers. Dès l’âge de neuf ans, elle commence à jouer du piano puis de la guitare. Auteur, compositeur et interprète, elle chante toujours en anglais des textes qui trahissent un être à la sensibilité à fleur de peau, plein de mélancolie, taraudé par l’angoisse et le doute. Tout à la fois avenante et réservée, charismatique et douce, cette jeune chanteuse touchait par l’épure de sa voix suave et envoûtante, dans la tradition de Joan Baez et de Joni Mitchell. Elle publiait ses chansons, au style « folk-pop », sur la plateforme Bandcamp, notamment celles de son album « From One To Another », sorti en juin 2016, où elle interprétait des mélodies intimistes et feutrées.

Comédienne, elle prit aussi des cours à « La Comédie » de Reims, jouant en 2018 dans la pièce « Les Baleines » montée par Suzanne Aubert dans ce théâtre.

Alors, à Celle qui avait l’habitude de répondre à ses fans sur Facebook : « À très vite, dans cette vie ! », à sa manière, nous lui murmurons, avec l’espoir qu’elle nous entende et nous comprenne : « À très tard, dans l’Autre ! ».

Philippe Parrot

Paulette wright 337 - Paulette  Wright 2

Photos de Paulette Wright trouvées sur Internet

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Paulette Wright -  « Beyond the need » acoustic session Arte Concert

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Paulette Wright – Untamed Valley Live version (2014)

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Poème 337 : Paulette Wright… Pourquoi ?

 .

Quelle délétère Gloire

— En ton esprit privé d’espoir —

Voulais-tu, en ce week-end noir,

Célébrer, à Reims, Rue de la Victoire ?

 .

Quelle meurtrière Étoile

— Avec ta main, à rebrousse-poil —

Voulais-tu effleurer, prise dans quelle toile,

Brusquement désireuse de hisser la Grand-Voile ?

 .

Quel oiseau de Malheur,

— Tout oreille, mais dans l’erreur —

Voulais-tu écouter, au chant trop ravageur,

Torturée par des doutes, traversée par des peurs ?

*      *      *      *

Oui ! Quelle vive faim de Possédé,

— De tes entrailles subitement évadée —

Voulais-tu satisfaire, par la vie excédée,

En gravissant un pylône où nul n’accédait ?

 .

Oui ! Quelle obscure pulsion

— En ta chair mue par l’émotion —

Voulais-tu assouvir, sans hésitation,

En touchant des câbles à haute tension ?

*      *      *      *

Foudroyée sur le coup, tu chus sur le sol

Où l’on te retrouva, gisante dans une rigole,

Libérée — souhaitons-le ! — des affres des idoles

Qui cherchent dans quelque Ailleurs ce qui console !

 .

Quelles que soient tes raisons, atterrés

Par ton geste, pris par nos vies affairées,

Jamais nous ne comprendrons, tous sidérés,

Le pourquoi de ce choix de jeune femme égarée.

 .

D’autant qu’on le savait, il n’y avait

Dans ton bel être aucun talent surfait.

Bien au contraire ! Sur la scène où tu rivais

Ceux qui t’ovationnaient, toujours tu éblouissais.

 .

Le choc dissipé, la tristesse passée,

L’incompréhension disparue, enchâssées

Au fond des cœurs, tu laisseras, bien placées,

La vision d’un ange ardent dans un univers glacé ;

.

L’image d’une chanteuse talentueuse, éprise de nature,

Qui joue sur sa guitare des refrains qu’on murmure ;

La silhouette d’une attachante comédienne mature

Qui, par son jeu, ébranle notre monde vil et dur.

*      *      *      *

Voilà pourquoi,

Fragile, brillais-tu,

Comète dans nos Nues,

De passage, qui laissait coi

— Messagère inattendue,

Amène et sans dédain —

Nos âmes de citadins,

Grises et perdues !

 

Hélas

Cependant,

Au fil des ans,

De guerre lasse,

— Chacun oserait le nier —

À nos tâches, nous finirons,

Inconstants et fanfarons,

Par… un jour t’oublier.

*      *      *      *

Oh ! À ne plus se réjouir de tes au-revoir :

« À très vite, dans cette vie ! », par effet miroir,

Espérons que tu percevras, tout attendrie, le nôtre,

Humain, trop humain : « À très tard, dans l’Autre ! ».

.

fichier pdf P 337 – Paulette Wright… Pourquoi ?

Poème écrit par Philippe Parrot

Entre le 16 et le 26 juin 2018.

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