Quand une personne qui nous est chère disparaît, il est réconfortant de croire qu’elle continuera de « vivre » aussi longtemps que ceux qui l’ont connue, seront de ce monde. Et qu’elle mourra — vraiment et seulement — le jour où ces derniers, nourris en permanence de ses évocations, s’en iront à leur tour.
Quelle croyance bien romantique et fallacieuse ! En effet, au fil des ans, le pouvoir corrosif du Temps agit sur nous avec une telle efficacité qu’il transforme peu à peu nos souvenirs précis en des images de plus en plus floues qui tuent insidieusement le sentiment de « présence » laissée par elle, au point de la réduire, un beau jour, à une vague silhouette totalement désincarnée.
Détachés d’elle à notre insu, son rappel ne nous émeut plus et là voilà du coup — il faut bien se l’avouer — bel et bien morte pour toujours…
Philippe Parrot
Photo libre de droit trouvée sur Pixabay.com ( auteur : PublicDomainPictures )
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Poème 354 : Amer pressentiment
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Lorsque
— L’heure
Là ! —
Ceux…
.
Que, toujours,
L’on aimât,
S’en vont…
Ils emportent
.
En leur linceul,
— Ailleurs
Et Au-Delà —
Un joyau :
.
Cette « Part »,
— Poignante
Et singulière —
D’eux-mêmes
.
Dont, privilégié,
L’on se repaissait,
Livrée à notre seul
Cœur aimant.
.
De ce fait, atterré,
Vite, l’on pressent,
Qu’avec leur départ,
Cette Facette précieuse
.
Que, tant, on chérissait
— Emportée, en silence,
Au fond de leur tombe —
Mourra par deux fois…
.
Quand son souvenir, cher
À notre être, se dissoudra
Hélas, au fil des ans, noyé
Dans le cours du Temps !
.
Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 23 et le 24 octobre 2018
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