Un peu à la manière du film « Freaks », sorti en 1932, qui plonge le spectateur au cœur de la tournée d’un cirque composé de saltimbanques atteints de sévères malformations et transformés en « animal de foire » , le poème ci-dessous renvoie lui aussi à une sorte de « Horror Circus » au sein duquel évoluerait, à son corps défendant, un être cher disparu, tantôt dispersé en divers morceaux tantôt réincarné en divers états, constamment en butte à la cruauté d’une troupe déjantée.

En somme, un cauchemar délirant où, sous un chapiteau, les Ténèbres brillent de mille paillettes et la Mort de mille feux…

Philippe Parrot

358 - Cirque d'Outre-Tombe

Photo libre de droit trouvée sur Pixabay.com ( auteur : TuendeBede )

*      *      *      *

Poème 358 : Cirque d’Au-Delà…

 .

Les invisibles gouttes de pluie

Sur ton visage livide où rien ne luit

Ont l’étrange saveur des thés noirs de Chine.

Elles hydratent tes minces lèvres tandis que s’échine

Mars, avec ses giboulées subites, à chasser au plus vite l’hiver…

« Dis-moi, malgré ton triste sort, où voudrais-tu te mettre à couvert ? »

 .

« Sous le chapiteau d’un cirque magique qui longe les rives du Styx ! »

À trop idolâtrer l’Auguste et à trop railler le dresseur, dans une rixe,

J’ai vu ton ombre piétinée par ses chevaux sur la cendrée. Effrayé,

Je me suis tu. Quant à ton âme, en agile acrobate, elle s’est frayée

Un chemin sur le fil d’acier, portée par la musique de la fanfare

Où les tambours et les cuivres faisaient un sacré tintamarre.

.

Dans mon sommeil tourmenté, j’ai vu sur les gradins,

Parmi des enfants, ton sourire m’hypnotiser, divin.

Même les jongleurs, c’étaient tes membres pâles,

Dans les airs, qu’ils lançaient. Étranges balles !

Pourquoi donc, en songe, te voir t’éparpiller ?

Parce que, de là où t’es, tu te plais à briller !

 .

fichier pdf P 358 – Cirque d’Au-Delà

Poème écrit par Philippe Parrot

Entre le 19 et le 21 novembre 2018

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