Il arrive toujours un temps, dans l’existence, où le corps ne cesse de se rappeler au bon souvenir de celui qu’il incarne, triviale manière de mettre en évidence des aptitudes qui déclinent et des maux qui s’installent. Malgré son dépit, le vieillard ne peut que s’accommoder de ce pitoyable état d’autant que son esprit perd en vivacité et détermination — tétanisé chaque jour davantage par des peurs incontrôlables — et que son cœur, désabusé et sec, ne croit plus en rien, recroquevillé sur lui-même, accroché à un passé hanté de souvenirs qui s’effilochent peu à peu.
Ne reste plus alors au « vieux » qu’à s’isoler dans son monde, dans l’attente de l’Autre, coupé des autres, seul dans son coin mais, comme nous l’avouait si bien Léo Ferré dans sa chanson « Avec le temps », tellement « pénard »...
Philippe Parrot
Photo trouvée sur Pixabay.com ( Auteur : Kellepics )
« Avec le temps » chanson écrite et interprétée par Léo Ferré
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Poème 361 : Du temps qui reste…
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Comme les feuilles mortes
Au vent d’automne, s’est envolé
Notre fol amour, par la petite porte…
Oublierons-nous nos deux corps dévoilés ?
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Filent les saisons, demeure le temps des tâches !
S’enfuient les joies, reste le devoir sans panache !
À ne plus pouvoir revenir sur nos pas, les chemins
Du Passé disparus, allons, résignés, vers Demain !
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Sous le soleil d’un inoubliable été,
Se consumaient nos dévorantes ardeurs.
Mais les semaines ont hélas passé. Émiettée,
La passion nous a quittés sans générer de heurt.
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Filent les saisons, demeure le temps des tâches !
S’enfuient les joies, reste le devoir sans panache !
À ne plus pouvoir revenir sur nos pas, les chemins
Du Passé disparus, allons, résignés, vers Demain !
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Liés par nos souvenirs ancrés dedans nos chairs,
Laissons, tout attendris, l’indifférente vie s’écouler…
Au tréfonds de nos mémoires, loin de toute surenchère,
Choyons notre premier baiser, au printemps, tant il soûlait !
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Filent les saisons, demeure le temps des tâches !
S’enfuient les joies, reste le devoir sans panache !
À ne plus pouvoir revenir sur nos pas, les chemins
Du Passé disparus, allons, résignés, vers Demain !
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Nos liens défaits comme les fils d’un écheveau…
Nos bouches fermées comme les yeux d’un mourant…
Nos mains séparées comme deux époux dans un caveau…
Que l’arrivée de l’hiver glace nos cœurs, amers au demeurant !
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Filent les saisons, demeure le temps des tâches !
S’enfuient les joies, reste le devoir sans panache !
À ne plus pouvoir revenir sur nos pas, les chemins
Du Passé disparus, allons, résignés, vers Demain !
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Jeunesse révolue et vieillesse encombrante,
Ne courrons plus après le Temps qui passe !
Là où nous survivons, l’humeur massacrante,
Meublons le temps qui reste, de guerre lasse !
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Filent les saisons, demeure le temps des tâches !
S’enfuient les joies, reste le devoir sans panache !
À ne plus pouvoir revenir sur nos pas, les chemins
Du Passé disparus, attendons, résignés, notre Fin !
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Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 10 et le 12 décembre 2018
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