Il arrive parfois que l’on ait brusquement envie de lâcher prise et de n’en faire qu’à sa tête, sans se soucier de ce que disent les gens, de ce que conseille la Raison ou de ce que dicte la Morale. Trop heureux de s’abandonner aux sulfureux élans de la chair, aux émois ravageurs du cœur, aux visions inavouables de l’esprit, voilà que l’on ose prendre le risque, pour une fois, d’aller jusqu’au bout d’un désir, aussi absurde et dérangeant soit-il…

Le poème ci-dessous est écrit, lui aussi, sous le coup de ce genre de pulsion irraisonnée et irraisonnable. Refusant d’être logique, crédible, convaincant, lisse, sur le mode de l’écriture automatique, j’ai transcrit en mots de fugitives et délirantes images, enchaînant ces visions comme l’on enfile des perles : bêtement, machinalement, mécaniquement, sans filtrer d’une quelconque manière ce que j’avais dans le crâne.

De fait, ce texte n’a donc ni queue ni tête. Nourri de songes creux, fait de bric et de broc, parti de rien, il ne mène nulle part, sinon au plus près d’absurdes rêves conçus pour nous faire échapper  — ne serait qu’une seconde ! — à l’hégémonie de la rationalité ambiante qui formate et formalise nos comportements et nos pensées, satisfaite d’imposer à la conscience sa rigueur terroriste et sa glaçante logique.

Philippe Parrot

p370140219

Photo libre de droit trouvée sur Pixabay.com ( Auteur  : Gordon Johnson )

*      *      *      *

Poème 370 : Pensées en vrille

.

L’introduction

De vives injonctions

Dans leurs négociations

.

Rend problématique

Les propos emphatiques

Des dictateurs pleins de tics.

.

Comme quoi, la grammaire

Quitte le champ du « littéraire »

Dès lors qu’elle devient trop sectaire !

*      *      *      *

La naïve ingénuité

Des nubiles Beautés

Attise la vive bestialité

.

Des mâles faunesques,

Bougrement picaresques

Avec leur faciès simiesque.

.

Elles ne l’ont pas réalisé

Et restent toutes électrisées,

Leur méfiance pas assez aiguisée.

*      *      *      *

L’écuyère, faute de chapiteau,

Adore sentir la pluie sur sa peau,

Pendant que coasse un vil crapaud !

.

Sur les gradins, l’on rigole

Tandis que cette eau, en rigoles,

Détrempe, solitaire, un triste parasol.

.

Hélas, avec ses sabots, le cheval

Écrase l’amphibien. À pareille cavale,

Pas même Dieu n’avait donné quelqu’aval.

*      *      *      *

Les longues tentacules

Des muettes pieuvres,

Hélas à pied d’œuvre,

Toutes à leurs calculs,

.

En mer enserrent

Les glauques vérités

Toutes cachées, héritées

De cannibalesques corsaires.

*      *      *      *

Dans les volutes du cigare,

D’un rond parfait et dansant

S’est échappé le baiser indécent

D’un ange, errant seul dans la gare.

.

Sa bouche était offerte aux hommes

Assez bêtes pour croire au Merveilleux.

J’ai approché mes lèvres quand, en vicieux,

Le Diable a éteint son havane et pris un valium.

*      *      *      *

Déconcerté par ce flux de mots

À l’envers qui dissimule mal

Un désir d’ailleurs, normal,

Usé par tes propres maux,

.

Tente néanmoins de rentrer dans ces songes !

À ne plus jamais oser divaguer, froid comme glace,

Profites-en, un court instant, pour t’extirper de la nasse

Et fuir cette vie saturée d’obligations qui, sans cesse, rongent !

.

fichier pdfP 370 – Pensées en vrille

Poème écrit par Philippe Parrot

Entre le 13 et le 15 février 2019

Image de prévisualisation YouTube

Visualisez la vidéo ci-dessus, en plein écran, directement sur YouTube !

Image de prévisualisation YouTube

Vous aimez ce poème. Partagez l’article ! Vous contribuerez ainsi à la diffusion de mes mots.

Découvrez un autre texte, écrit dans le même esprit : Poème 230 : Du coq à l’âne

Retour à la page d’accueil

 *      *      *      *

 I need you

*      *      *      *

Pour accéder à la totalité de mes poèmes classés par ordre chronologique et thématique, veuillez cliquer sur l’une des bannières ci-dessous :

Tous mes poèmes de 1 à 100        0 - Tous mes poèmes  De 101 à 200 bf

Tous mes poèmes de 201 à 300        Tous mes poèmes de 301 à 400

0 - Tous mes poèmes  De 401 à 500        Tous mes poèmes par thèmes

*      *      *      *

Notification : Conformément au code de la propriété intellectuelle (loi n°57-298 du 11 mars 1957), il est interdit d’utiliser et/ou de reproduire et/ou de modifier et/ou de traduire et/ou de copier le texte ci-dessus, de façon intégrale ou partielle, sur quelques supports que ce soit : électronique, papier ou autre, sans l’autorisation expresse et préalable de l’auteur. Tout droit réservé.

 

Votre nom : (oblig.)
Votre email : (oblig.)
Site Web :
Sujet :
Message : (oblig.)
Vous mettre en copie (CC)
 

Les commentaires sont fermés.

Théâtre du Moment | Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | apprentie