Venue de New-York pour conclure une affaire, Ruth avait prévu de ne rester à Paris que le temps de la négociation. Cependant, les discussions avaient été si âpres avant de parvenir à la signature de l’accord qu’elle avait décidé de s’octroyer un week-end de repos dans la capitale, ravie d’en profiter pour la visiter.
Plantée devant « L’origine du monde » exposée au Musée d’Orsay, Ruth était interloquée par la provocante exhibition de ce sexe féminin, cerné entre poils et cuisses. Ne sachant qu’en penser, décontenancée par une telle audace qui heurtait sa pudeur, elle était néanmoins troublée par cet abandon qui trouvait écho au plus profond de son être.
Soudain, son malaise alla crescendo. Les battements de son cœur s’accélérèrent et sa respiration devint difficile. Les prémices d’une crise d’asthme ! Elle sortit précipitamment sa ventoline, inhala quelques bouffées, les jambes flageolantes, quand elle entendit : « Ça va ? ». Une femme se tenait près d’elle, au regard rassurant et complice. Comme si elle savait deviner ses pensées les plus intimes…
Ruth sourit et, à l’émoi qu’elle crut lire dans les yeux de l’inconnue, s’approcha, irrésistiblement attirée par elle…
- Je m’appelle Emma. Et si nous allions boire un verre et discuter ? Je suis sûre que vous irez très vite mieux.
Ruth ne répondit pas mais la suivit, émue qu’Emma lui prenne le bras pour la soutenir dans sa marche un peu hésitante.
Philippe Parrot
Photo libre de droit trouvée sur Pixabay.com ( Auteur : Rawpixel )
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Poème 384 : Coup de foudre
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Se pourrait-il qu’à nos âges, à l’avoir
Durant des années espéré sans y croire,
Par la grâce d’une rencontre imprévisible,
Vivre notre nature devienne enfin possible ?
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En ce mois de printemps, dans la salle du musée
Où nous fixions « l’Origine du Monde », médusées,
Quand nos regards se sont soudain croisés et nos joues
Aussitôt empourprées, nous sûmes faire tomber nos tabous.
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Dans nos yeux qui brillaient, ni toi ni moi ne discernions d’artifices.
Alors je t’ai souri… alors tu m’as souri… par quel mystère déjà complices.
L’on dit l’amour aveugle et nous sentions ensemble combien l’adage est vrai.
Tu vins à moi, je fis un pas. Nous n’étions plus seules, pressées de nous livrer.
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Poème écrit par Philippe Parrot
Le 22 mai 2019
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