Le terme « féminicide » commença à être juridiquement utilisé en Amérique Latine (notamment après les meurtres des sœurs Mirabal, toutes trois assassinées en novembre 1960 en Républicaine Dominicaine). Vulgarisé ensuite aux États-Unis dans les années 1980, il apparaît en France en 2015 avec son introduction dans « Le Robert ».

Ce mot se distingue de l’homicide en ce sens qu’il définit le meurtre d’une femme pour des raisons essentiellement liées à son statut et à son sexe. Il met le plus souvent un point final à une série dramatique et sordide de « violences conjugales ordinaires » ( humiliations, coups, viols, insultes, chantages ) que la victime subit, parfois durant des années, sans oser sortir de cet enfer en quittant l’homme qui la maltraite.

En fait, littéralement « sous emprise », elle s’enferme dans la soumission et le silence, tétanisée par des raisons sociales, économiques, financières et familiales mais aussi par des ressorts psychologiques puissants et obscurs sur lesquels elle n’a, hélas, aucun contrôle…

En 2019, en France, un féminicide a lieu tous les deux jours…

Philippe Parrot (source Wikipédia)

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392 - Féminicides

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Poème 392 : Féminicides

.

Pervers narcissique

Qui jouit à blesser….

Ou sale brute épaisse

Qui se plaît à cogner…

Ou soiffard impénitent

Qui s’enivre à frapper…

Ou chômeur désœuvré

Qui s’emploie à gifler…

.

Derrière vos apparences

— Qui trompent avec brio

Journellement le monde —

De gars affable et policé…

De nounours bonasse…

De gourmet patenté…

De travailleur modèle…

Se cache un être immonde.

*      *      *      *

Par tes sales agissements,

Humiliants et sournois,

Répétés chaque jour

À l’égard de celle

Qui vit à tes côtés,

— Toute couverte d’éloges

Dans vos sorties publiques —

Dans l’intimité, tu la broies…

.

Par ta force physique

Qui impose le respect

Et ton esprit borné

Qui ignore l’empathie,

Tu ne sais « parler »

Qu’en lui collant des pains,

Jusqu’à ce qu’elle se taise,

Par terre et à genoux…

.

Ensuqué par le vin, rouge ou blanc,

À tituber sur ton chemin de croix

Où choses et gens s’abîment

Et où même l’émoi se noie,

Tu ne tolères rien. Aucune

Remontrance ! Incapable

De mettre un mot devant…

L’autre, tu préfères tabasser.

.

Inscrit depuis des mois à Pole

Emploi, de fait sur la touche

Sous prétexte d’être vieux,

Tu te venges… comme tu

Peux, cognant la seule

Qui reste et te soutient

Dans cette descente-là,

Enfer pour tous les deux.

*      *      *      *

Vos paroles mielleuses,

Vos excuses « bidon »,

Vos promesses vaines,

Vos dires sur l’avenir,

Aucun de ces propos,

Très vite, ne les leurre

Plus. Elles ne croient plus

En vous, inhibées par la peur.

.

Vos mains ne sont plus là

Pour effleurer leurs joues,

Glisser dans leurs cheveux,

Ou faire vibrer leurs chairs.

Dans les marais fangeux du

Mal où elles se vautrent, viles,

Elles ne savent rien faire d’autre

Que meurtrir. Démoniaque spirale…

*      *      *      *

Sous l’emprise de vos mots,

Sous le joug de vos gestes,

Vivant sous le même toit,

Tributaires de vos gains

Ne sachant où partir,

Totalement isolées

Et envahies de honte,

Elles restent cependant

.

Auprès de ce « Monstre »

Que vous êtes devenus,

Qui se plaît à asservir,

Qui ricane à humilier

Qui se grise à violenter

Oui, qui s’excite à violer,

Convaincu d’être un dieu

À réduire femme en bête…

.

Jusqu’à ce jour maudit

Où le bourreau sévit…

Dans son aveuglement

Et son déchaînement,

Dément, il tue, rouant

De coups ou étranglant,

Empalant au couteau, voire

Tirant, et ça devant des enfants.

*      *      *      *

Comment donc empêcher de telles tragédies ?

Vous arrêter avant que vous ne répandiez

Le sang de celles que vous terrorisez ?

Donner aux victimes, avant, de vrais

Moyens pour maîtriser vos tares ?

À votre insu, les exfiltrer vers un

Lieu sûr où elles apprendraient

Enfin à devenir elles-mêmes ?

.

En garde à vue, vous briser

Sans faire preuve de pitié

Quand vous-mêmes, vous

N’en n’eûtes ? Et puis, au

Tribunal, vous condamner

À purger une lourde peine,

Sans pouvoir revoir, ensuite,

Celles que vous ne sûtes chérir ?

.

Sans aucun doute sont-ce là

Des solutions possibles…

Mais il faudrait surtout

Que ces ressorts obscurs

Qui assujettissent vos êtres, un

Tiers, à l’écoute, vous aide à les casser

Pour qu’après, vos drames exorcisés, libérées,

Vous affirmiez vos choix, face au regard des mecs !

.

fichier pdfP 392 – Féminicides

 Poème écrit par Philippe Parrot

Entre le 15 et le 18 juillet 2019

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