À l’arrière d’une vaste demeure en ruines qui témoignait d’un passé aujourd’hui bel et bien oublié, il y avait un jardin à l’abandon où les mauvaises herbes avaient envahi la moindre parcelle de terrain. Là, dans ce qui avait été jadis un parc agrémenté de fleurs, s’épanouissait, cachée derrière d’épaisses broussailles, une rose !

Écrasée par le poids de  la responsabilité qui lui incombait : être la dernière d’une illustre lignée, elle s’était résolue, désireuse de vivre le plus longtemps possible, de fuir les rayons du soleil qui desséchaient ses pétales et de n’ouvrir son bouton qu’au crépuscule, rassérénée par les ténèbres.

D’autant que, dès le premier soir, fascinée par une étoile qui brillait dans le firmament d’un éclat caressant et laiteux, elle en était tombée amoureuse, ravie de s’offrir avec grâce.

L’astre, touché par ce désarmant abandon, se laissa vite apprivoiser puis séduire et c’est ainsi qu’ils s’aimèrent d’un amour tendre et céleste quelques nuits…

Philippe Parrot

396 - L'étoile et la rose

Photo libre de droit trouvée sur Pixabay.com ( Auteur : Sogard )

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Poème 396 : L’étoile et la rose

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Nous voilà, ce soir, séparés,

Tes pétales chus, atterrée !

Je pleure ta fugace beauté

Et ces nuits radieuses d’été

À t’illuminer dans l’allégresse

D’une complicité enchanteresse…

.

Hélas, à ton port perdu, je le sais, ma solitaire

Rose mourante, les souvenirs de nous sur Terre :

Ton bouton, mon éclat, notre entente, disparaîtront,

Dans l’indifférence, au fil des saisons qui se succéderont.

.

Encore quelques heures et mes caressants effets sur toi

— Lumière céleste qui émerveille les cœurs en émoi —

Cesseront de t’apaiser, desséchée dans ce jardin secret

Où les amants venaient près de toi se cacher, discrets.

.

Réminiscences gravées dans le marbre de l’Infini sans Passé,

Je n’oublierai jamais tes abandons, toi qui ne sus se lasser

De ma nocturne présence, source d’indicibles langueurs

Qui gagnaient au crépuscule ton être avide de bonheur.

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fichier pdfP 396 – L’étoile et la rose

 Poème écrit par Philippe Parrot

Entre le 12 et le 14 août 2019

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