Jean détestait venir en ce lieu où son frère avait été placé d’office… Lui qui l’avait connu jadis débordant d’enthousiasme, il ne pouvait accepter aujourd’hui de le voir sombrer dans une profonde mélancolie, a priori sans aucune raison. Que s’était-il donc passé qui justifia pareil naufrage ? Personne n’en savait rien.

Seule certitude : en quelques mois, ce dilettante qu’agitaient, hier encore, maints désirs, épicurien amoureux de la vie et des femmes, s’était enfermé dans un mutisme total ! Coupé des hommes et du monde, il passait désormais ses journées assis dans un fauteuil, fixant l’horizon le regard vide, sans appétit et sans envie.

Comme s’il estimait que son temps de plaisirs et de joies était révolu et qu’il était l’heure — l’âge venu — de laisser aux générations plus jeunes le soin de jouir de l’existence comme il avait si bien su le faire…

Philippe Parrot

401 - Fin des faims

Photo libre de droit trouvée sur Pixabay.com  ( Auteur : Adina Voicu )

*      *      *      *

Poème 401 : Fin des faims

 .

En incorrigible et fin gourmet,

Amateur de charnelles échappatoires,

M’asseoir, enthousiaste et plein d’espoirs,

À ta table, en bon vivant, chaque jour j’ai aimé…

*      *      *      *

Le matin, toujours affamé,

Dans la chaleur des draps,

Boire ton lait dans tes bras,

Amants enlacés, j’ai aimé…

 .

À midi, avec insistance réclamer

Mon dû : lécher le cœur ardent

Ta peau nacrée, toi cependant

Par jeu t’y refusant, j’ai aimé…

.

Le soir enfin, après avoir trimé,

Divin repas, croquer, toute entière

Offerte à mon seul appétit, tes fières

Chairs, odorantes et tendres, j’ai aimé…

 .

Cerise sur le gâteau, dessert programmé,

Goûter, avec délice, à ce fruit défendu

Que sont tes deux lèvres détendues,

Humides et pulpeuses, j’ai aimé…

*      *      *      *

Pourtant, le jour redouté arrive,

Où, après des années à festoyer,

Le corps laminé et l’âme broyée,

Il faut bien, hélas vieux convive,

 .

Sortir de table et quitter avant la fin

Fêtards et banquet pour laisser déguster

Les plus jeunes tellement pressés de s’éclater.

Soi prêt au départ, n’éprouvant plus aucune faim !

 .

fichier pdfP 401 – Fin des faims

 Poème écrit par Philippe Parrot

Entre le 17 et le 19 septembre 2019

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