À l’écart des espaces de vie fréquentés journellement, le grenier est cet endroit de la maison où chacun entasse — en vrac le plus souvent — meubles et objets liés à son passé. Bien qu’ils soient abîmés ou victimes de la mode, parents comme enfants, nul ne peut étrangement s’en séparer. Ils témoignent trop d’une part de nous-même, aujourd’hui disparue, dont nous gardons la nostalgie mais que nous sentons pouvoir revivre à monter les toucher…
Aussi, quand la maison familiale se transmet de génération en génération, pour peu qu’il soit vaste, il se transforme au fil des ans en un véritable capharnaüm où une quantité invraisemblable d’objets de toutes sortes s’accumule, vite oubliés.
Jusqu’au jour où, contraintes d’aller mettre un semblant d’ordre dans ce chaos, des mains chanceuses exhument des trésors oubliés…
Philippe Parrot
Photo libre de droit trouvée sur Pixabay.com ( Auteur : Mysticsartdesign )
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Poème 404 : Manuscrit retrouvé
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J’ai parcouru les pages
Et lu, relu, des passages
Du manuscrit d’un auteur,
Inconnu, qui, faute d’éditeur,
Finit, oublié, dans un grenier,
Feuilles jetées dans un panier.
En maître de descriptions osées
De corps nus, enlacés, exposés,
Le narrateur célébrait crûment
L’union de deux jeunes amants.
.
Troublé qu’il détaillât
Un monde plein d’ébats,
Connu de ces seuls amoureux,
Où, la nature en symbiose avec eux,
Arbres, fleurs et herbes s’organisaient
Pour les cacher tandis que, sans s’épuiser,
De hautes branches, rossignols et mésanges
Se répondaient en gazouillis syncopés étranges.
Et… qu’un vent chaud bienveillant les enveloppait,
Porteur des hennissements d’un destrier qui galopait !
.
À imaginer leur joie,
Submergé par l’émoi,
J’ai écouté, jaloux, au fil
Des chapitres, leur babil,
Enviant l’ingénu bonheur
De ce couple plein d’ardeur.
Couchés sur du papier vélin,
Ils se souriaient, l’air mutin,
Avant de s’unir longuement,
Étreinte corsée de piments…
* * * *
À lire entre ses lignes
Érotiques mais dignes,
J’ai cru qu’il me parlait,
Ce livre qui m’emballait.
Captif, je l’ai dépoussiéré,
Mes deux mains affairées.
Quelle tristesse, ces préjugés
Qu’ont souvent les gens âgés !
Voilà ce qu’il semblait me confier,
Le cœur battant, quelque peu inquiet !
.
« Jadis un écrivain, amer
Qu’on l’ignora sur Terre,
M’avait abandonné, blessé,
Dans ce lieu où gît le Passé…
Ton désir, soudain, de ranger
Ces combles vient tout changer.
Maintenant que tu m’as trouvé, là,
Garde-moi en secret ! La porte d’ici-bas
Des rêves d’amour fou qui hantent ton esprit,
Je te l’ouvrirai chaque soir. Sous la lampe où tu lis. »
.
Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 15 et le 18 octobre 2019
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Toujours sur le thème de la découverte d’une vie cachée, lisez le Poème 347 : Le tiroir du secrétaire
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