Au vu du réchauffement climatique qui provoquera dans les prochaines décennies une montée du niveau des mers ( à l’origine de la disparition de nombreux littoraux ) et une avancée spectaculaire des déserts ( à l’origine de la disparition de nombreuses terres arables ), il apparaît clairement que le flux migratoire vers l’Occident, constaté aujourd’hui, ne fait que commencer. Demain, hommes, femmes et enfants, obligés de fuir ces régions englouties ou arides par milliers, voire par millions, arriveront en Europe par vagues de plus en plus importantes, guère contrôlables.
Dès lors, de tels mouvements de populations ne se feront pas sans difficultés, conflits, voire guerres, les Occidentaux n’étant pas prêts à renoncer à leurs privilèges et à baisser leur niveau de vie pour répartir de manière équitable leurs richesses et mieux accueillir ces peuples dans l’errance. Quant aux nouveaux arrivants — faciles boucs émissaires des maux de nos sociétés consuméristes — leur installation, effectuée bien souvent dans des conditions inhumaines, ne se fera pas sans déracinement, désespoir et souffrances tant les modalités d’intégration seront kafkaïennes, âpres et longues.
Aussi peut-on craindre que maints destins individuels ne soient broyés, au bout du compte, dans l’indifférence et l’anonymat le plus total sans que citoyens et États ne s’en formalisent plus que de raison…
Philippe Parrot
Photo libre de droit trouvée sur le site Pixabay.com ( Auteur : Leroy Skalstad )
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Poème 405 : Mourir en exil
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Dans ses rêves, au fil du quotidien,
Réfugié politique si loin des siens,
Il y a ce jardin où sa seule enfant
Court, cheveux flottant au vent.
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Sur le devant de la scène de sa vie
D’opposant exilé sans nul préavis,
Elle laisse dans son sillage la trace
D’un amour paternel qu’il ressasse.
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Instant magique, comme une fragrance
De parfum, elle colle à sa peau dans l’errance,
L’ancrant à jamais dans un Passé arraché mais cher.
Ce temps où il voyait grandir, Yasmina, sa propre chair…
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Dans quelque pays qu’il aille, le suit une kyrielle de souvenirs,
Touchants, d’elle. Et, quand sonnera l’heure d’enfin mourir,
Loin des yeux de sa fille, fatigué d’avoir vécu en solitaire,
Il appréciera que les siens se ferment, couverts de terre.
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Ravi d’éprouver tant de quiétude et de réconfort
À être relégué dans un monde que l’on rejette à tort,
Il attendra — aussi longtemps qu’il le faudra — sa venue,
Lui souhaitant longue vie avant de lui murmurer bienvenue.
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Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 22 et le 25 octobre 2019
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