Tous différents mais, sur le fond, tous semblables… Embarqués sur la même Terre, confrontés à la même fin, obligés d’affronter, les uns comme les autres, problème sur problème, quoique nous ne vivions pas au même endroit, ne parlions pas la même langue, ne partagions pas la même culture, maints points communs nous lient, faisant de nous des êtres, par la force des choses, embringués dans la même « aventure ».

Alors, pour qu’elle ne soit plus aussi douloureuse et sanglante, ne serait-il pas urgent de se creuser, ensemble, les méninges pour trouver, par-delà nos contraires, des manières d’être qui nous permettraient de cohabiter en bonne intelligence, le temps de notre bref et absurde passage…

Cela dit, j’ai rien dit, car vous et moi savons bien qu’un tel projet est vain, voué d’office à l’échec, trop « bêtes » que nous sommes…

Philippe Parrot

412 - Différents mais pareils

Photo libre de droit trouvée sur Pixabay.com ( Auteur : Geralt )

 *      *      *      *

Poème 413 : Différents mais pareils !

.

Qu’ nos pedigrees,

— Ça t’étonn’ ! —

Soient c’ qu’y sont :

Colorés, voir’ typés !

Noirs… Jaunes…

Beurs… Métissés…

Qu’on débarqu’,

Privés d’ marqu’s,

D’horizons méconnus :

D’Afriqu’, du Nord ou non,

D’Orient, des z’Amériqu’s,

Mêm’ des stepp’s d’Asie…

À marcher sur deux pieds,

À s’ servir de deux mains,

C’est vrai — si dissemblabl’s

Qu’on soit ! —, d’avoir les mêm’s

Envies d’ bouger… d’ toucher… nous

Rend — d’ fait — à jamais, tous pareils…

.

Nos teints bigarrés,

Bien qu’ y soient,

Comme la preuve

— Par neuf — d’ la

Cause d’ tes hain’s,

D’ ton quartier, chic,

Loin d’ nos blocs,

Zappe pourtant

Pas qu’on cache

Dans nos corps,

Les mêm’s vein’s

Qui charrient l’ mêm’

Sang. Bouillonnant, sûr !

Et qu’à c’ tit’e, t’ marre pas,

C’est vrai — si dissemblabl’s

Qu’on soit ! —, d’ cacher, en soi,

Un bordel d’identiqu’s tuyaux, nous

Rend — d’ fait — à jamais, tous pareils…

.

Par ailleurs, toi ou

Moi, qu’on s’affich’

Généreux ou avare,

Intrépide ou rêveur…

Dés qu’on tombe, d’une

Greluche, amoureux, nos

Émois, quels qu’ils soient,

S’ confondent, ma foi : des

Étoiles dans les yeux… des

Coups dans la poitrine, des

Pulsions dans l’ bas-ventre !

D’où qu’on vienne, où qu’on

Aille… sentiments et désirs

Se r’ssentent pareill’ment.

C’est vrai — si dissemblabl’s

Qu’on soit ! — d’ kiffer toujours

Une meuf d’équivalent’ manière, nous

Rend — d’ fait — à jamais, tous pareils…

.

D’autant qu’on

Vit, chaqu’ jour,

Sous l’ mêm’ joug

D’ politicards véreux,

D’ banquiers affairistes,

D’ chiens d’ garde vendus !

À s’ croire au-d’ssus d’ nous,

Y nous prennent pour d’ vrais

Caves. Ras-l’-bol ! Brisons net,

Solidaires, tout’s nos chaînes !

C’ sont eux, ces magouilleurs

D’ merde qui s’ cassent l’ cul

À nous diviser, uniqu’ment

Dans l’ but d’ nous séparer !

C’est vrai — si dissemblabl’s

Qu’on soit ! — clans ou tribus, d’êt’e

Baisés, min’ d’ rien, par les mêm’s, nous

Rend — d’ fait — à jamais, tous pareils…

.

Par ailleurs, mêm’

Si tes croyances

S’ fondent sur

Des pensées,

Des notions,

Des valeurs,

Foutrement

Opposées à

C’ que j’ loue,

Toi comme moi,

On les vit en silenc’,

Dans not’e for intérieur,

Avec la mêm’ force. Quell’

Sim’laire planch’ de salut !

C’est vrai— si dissemblabl’s

Qu’on soit ! — , d’ gamberger

Dans nos crânes et d’y croire, nous

Rend — d’ fait — à jamais, tous pareils…

.

Et puis, quand qu’on

Y songe, un instant,

N’ montons-nous pas

Sur les mêm’s ponts ?

N’ voguons-nous pas

Sur les mêm’s mers ?

N’est-ce pas la Terre,

Bleue, qui nous porte ?

N’est-ce pas l’Espace,

Noir, qui nous emporte ?

À r’luquer l’ mêm’ ciel…

À zieuter les mêm’s astres,

Nos esprits n’aspirent-ils pas

À d’analogues échappées ?

C’est vrai— si dissemblabl’s

Qu’on soit ! — d’ bourlinguer sur

L’ mêm’ rafiot, et d’ s’étonner, nous

Rend — d’ fait — à jamais, tous pareils…

.

Alors, nos contraires qui

Choquent d’ prim’ abord,

Prônons-les, haut et fort !

Et, en parfait’ conscience de

C’ que chacun d’ nous est, pour

L’aut’e, défendons c’ froid constat

Qu’on tir’, tous, plus d’ bien que

D’ mal à vouloir s’ respecter.

Dans l’ soutien et l’ partage,

Dans l’ travail et l’effort,

Faisons l’ délirant pari

Qu’à bâtir un monde,

Fondé sur l’entraide,

Nos âm’s grandiraient !

C’est vrai— si dissemblabl’s

Qu’on soit ! — , chercher à s’enrichir

Des singularités des aut’es à nos côtés, nous

Rend — d’ fait — à jamais, tous pareils…

*      *      *      *

Scrutateur, mat’

Nos gueules !

Si… aucune

Ne t’ rassure,

Sur les nôt’es,

Sur les aut’es,

Sur la tienne,

Rides, taches

Surgiront, un

D’ ces quat’e,

Et nos ch’veux

D’viendront gris,

« Because » c’ foutu

Temps qui nous tue…

C’est vrai — si dissemblabl’s

Qu’on soit ! —, d’êt’e en c’ monde

D’ passage — et d’ changer ! — nous

Rend — d’ fait — à jamais, tous pareils…

.

V’la l’ topo !

Où qu’on vive,

Quoiqu’on fasse.

Quoiqu’ nos voies

S’ séparent au gré

D’ mille hasards

— Creusant nos

Différences,

Fondant nos

Divergences —

Toi comme moi,

L’on finira, au bout

D’ ce Voyage, raide et

Con, ent’e quat’e planch’s.

C’est vrai— si dissemblabl’s

Qu’on soit ! — , à s’ retrouver en

Pleine terre, dans l’ froid, l’ noir, nous

Rend — d’ fait — à jamais, tous pareils…

.

Oui ! T’as beau dire,

Eh ! t’as beau faire :

Qu’ tu sois d’ la ville,

Nous, d’ la Zone,

Quand qu’on…

N’aura plus

D’ peau sur

Nos os, not’e

Squelette, dans

« La » boite, y s’ra :

Blanc, d’ che’ blanc !

S’rait-ce un coup d’ pot,

Le swinguait — en solo —

Ce jazzman « d’ Nougaro » ?

C’est vrai — si dissemblabl’s

Qu’on soit ! —, d’ se r’ssembler, dans

L’ trou, comm’ deux goutt’s d’eau, nous

Rend — d’ fait — à jamais, tous pareils…

.

D’autant qu’à

Pourrir rapidos,

Quoiqu’aucun

D’ nous n’ait

L’ mêm’ âge,

L’ mêm’ nom,

L’ mêm’ passé,

L’ mêm’ destin,

Toi comme moi,

Une fois d’dans,

Nous prendrons

— Rongés d’ vers l’ mêm’

Ch’min, obligé, pour d’venir,

Au final, la mêm’ chose : RIEN !

Va ! C’est vrai — si dissemblabl’s

Qu’on soit ! — , d’ tirer, au dernier

Acte, la mêm’ salop’rie d’ révérence, nous

Rend — d’ fait — à jamais : TOUS PAREILS !

.

fichier pdfP 413 – Différents mais pareils !

Poème écrit par Philippe Parrot

Entre le 16 et le 20 décembre 2019

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