Penses-tu parfois à moi ? Es-tu même encore de ce monde ?
Tu étais tout juste bachelière et, l’envie tenaillée au corps de fêter l’événement à ta manière, au lendemain d’un mai 68 qui t’avait dessillé les yeux, tu avais plaqué parents et amis pour filer droit vers le Midi sans demander ton reste. En stop !
Pour ma part, jeune professeure diplômée, ravie de profiter de mes congés d’été, je filais vers le Sud par la Nationale 7. Seul bémol : l’ennui et la monotonie d’un long trajet en perspective ! Aussi, dès que je vis ta longiligne silhouette sur le bord de la route, pouce levé, au sortir de Paris, je ne pus m’empêcher de m’arrêter pour te prendre.
Vitre baissée, malgré la brièveté de nos échanges, avant même que tu ne t’assois à mes côtés, nous savions l’une et l’autre — à nos regards inexplicablement complices comme à l’étrange trouble qui nous avait soudain gagnées — que nous allions passer d’inoubliables vacances.
Hélas, c’était il y a si longtemps maintenant. Depuis, nulle nouvelle de toi…
Philippe Parrot
* * * *
Poème 415 : C’était il y a longtemps
.
Mon œil tout contre la fente
D’un kaléidoscope magique
Où se marient, changeantes,
En des formes magnifiques,
.
Des bribes de mon passé,
— Séquences colorées
En boucle repassées —
Je nous revois avec la marée,
.
Parmi les vagues, émerger,
Vêtues des seuls reflets d’argent
De la mer infinie sans danger !
Ah ! Nos corps engageants
.
Dans les moiteurs de l’été !
Sauvageonnes et spontanées,
Fières de nos sculpturales beautés,
Nous adorions les exhiber, nous pavaner.
.
Choqués par nos manières, souvent outrancières,
Et nos baisers fougueux qui les rendaient odieux,
Les mecs nous traitaient de gouines cavalières.
Rebelles, nous ne songions qu’à nous deux,
.
Courant, cheveux au vent, sur la plage,
Criant à tue-tête, emplies du bonheur
D’être… À vivre les élans de nos âges,
Sans voir filer de la jeunesse les heures,
.
Pleines d’enthousiasme, sans se préparer
À demain, nous vivions dans l’instant. Hélas,
Bien que nous jurions de ne jamais nous séparer,
Les vacances finies, nous éloigna ce Temps qui passe.
.
Et qui jamais ne repasse… Dis, échappas-tu à la nasse ?
P 415 – C’était il y a longtemps
Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 1 et le 2 janvier 2020
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Sur le même thème, un autre poème : Poème 384 : Coup de foudre – 260519
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