À l’aube d’une décennie où chacun constate, avec colère et effroi, que les démocraties trahissent leurs principes ; que les économies libérales mènent à l’impasse ; enfin, que les changements climatiques conduisent à l’apocalypse, conserver un semblant d’optimisme dans un tel contexte relève de la gageure.
En effet, quand l’angoisse gangrène les cœurs et pourrit les esprits, quel chemin de traverse emprunter pour parvenir, non pas à espérer de nouveau — tant une telle éventualité paraît objectivement impossible au vu des faits ! — mais, plus prosaïquement, à oublier, ne serait-ce qu’un instant, ce qui est et nous attend, histoire de retrouver un tant soit peu d’allant ? Le seul qui soit réellement salvateur : la voie étroite et intemporelle des plaisirs et des émois consentis et partagés ensemble, dans l’insouciance et l’abandon !
Le temps d’indicibles ivresses…
Philippe Parrot
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Poème 416 : Sauter dans le cercle
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Seuls, nous doutons certains soirs
Que nos vies
Aient un sens.
.
À broyer, en silence, du noir,
L’angoisse, sans préavis,
Inhibe tous nos sens.
* * * *
Dans l’impasse, acculés, dos au mur,
Demain — peut-être ? —
Délivrera nos âmes.
.
D’ici-là, n’attendons pas, à l’usure,
Que le retors Temps, en maître
Du jeu, nous déprogramme !
* * * *
Portés par nos désirs, rions, buvons, dansons,
Chantons et, exempts de préjugés, aimons !
Nous oublierons ainsi — à ne pas se voir
.
En face — nos existences vouées à la contrefaçon ;
Nos projets soumis à la raison et aux sermons ;
Nos combats perdus, hélas, trop couards.
* * * *
Dans l’ivresse de ces inénarrables festins,
À satisfaire, ancrés dedans nos chairs,
Nos vifs appétits sur-le-champ,
.
À vivre dans le Présent, oublieux du Destin,
Nos corps libérés de leurs chaînes sur Terre,
Nous exulterons enfin, du bonheur s’approchant.
.
Poème écrit par Philippe Parrot
Le 8 janvier 2020
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