Du poste de commandement du cargo, Yann dirigeait les ultimes manœuvres avant que le navire n’accoste le quai. Cette opération délicate, il l’avait tant effectuée en quarante ans de voyages au long cours qu’il aurait pu l’accomplir les yeux fermés, songeait-il en esquissant un demi-sourire, emprunt d’une certaine mélancolie.

En effet, aujourd’hui n’était pas un jour comme les autres. Aussi concentré fut-il tout au long de la procédure, une vive émotion étreignait sa poitrine, lui arrachant presque quelques larmes. C’était son dernier déchargement ! Jamais plus il ne reprendrait la mer. Lui qui avait été si fier d’exhiber tous les attributs du vieux loup de mer, décrochait.

Oui, il allait laisser sa casquette de capitaine au vestiaire pour ne plus la visser sur sa tête !

Oui, il allait ôter sa veste avec ses épaulettes et ses galons pour la ranger définitivement dans l’armoire !

Oui, il allait tailler sa barbe, légendaire et trop fourni, qui en avait toujours imposé à l’équipage !

Oui, il tournait bel et bien la page, décidé, cette fois, à rester à terre !

Auprès d’elle qui, d’ailleurs, pour la première fois, l’attendait au bas de la passerelle tout juste installée, bouleversée par l’événement…

Philippe Parrot

419 - Retour au port

Photo libre de droit trouvée sur Pixabay.com ( Auteur :  Three-shots )

 *      *      *      *

Poème 419 : Retour au port

.

Skiper, au terme d’océanes errances,

En quête d’exotiques et lointaines contrées,

D’avoir dû, trop souvent, mettre à mal ta patience,

Qu’il m’est doux, toute voile dehors, au port de rentrer !

.

Miné par la dureté d’un périple sans éclat,

Ponctué d’amours portuaires, toutes incognito,

L’esprit à la dérive, le cœur trop esseulé, le corps las,

J’ai hâte d’aller pousser notre porte, en ce matin d’été, tôt.

.

Pour, en loup de mer de retour au foyer, contre

Ta poitrine, vieillir apaisé, l’âme et les sens en paix,

Pressé d’enfin te chérir, libéré des aiguilles à la montre.

Ô tes mots et tes yeux, tant aimants, qui ne savent tromper !

*      *      *      *

Plus que les vagues irisées à l’heure du couchant,

Plus que les eaux transparentes d’atolls enchanteurs,

Je n’aspire désormais qu’à marcher au travers des champs,

Te tenant par la main, ravi de partager ces instants de bonheur.

.

Plus que ces vives beautés indigènes aux grâces sculpturales,

Aux caresses mécaniques ; plus que leur visage interchangeable,

Aux regards ailleurs, aux sourires convenus, avant mon dernier râle,

Chez nous, face à la baie, je ne veux plus que Toi : bel être irremplaçable !

.

fichier pdfP 419 – Retour au port

Poème écrit par Philippe Parrot

Entre le 28 et le 30 janvier 2020

Image de prévisualisation YouTube

Visualisez la vidéo ci-dessus, en plein écran, directement sur YouTube !

Image de prévisualisation YouTube

Vous aimez ce texte. Partagez l’article ! Vous contribuerez ainsi à la diffusion de mes mots.

Retour à la page d’accueil

 *      *      *      *

 I need you

*      *      *      *

Pour accéder à la totalité de mes poèmes classés par ordre chronologique et thématique, veuillez cliquer sur l’une des bannières ci-dessous :

Tous mes poèmes de 1 à 100        0 - Tous mes poèmes  De 101 à 200 bf

Tous mes poèmes de 201 à 300        Tous mes poèmes de 301 à 400

0 - Tous mes poèmes  De 401 à 500        Tous mes poèmes par thèmes

*      *      *      *

Notification : Conformément au code de la propriété intellectuelle (loi n°57-298 du 11 mars 1957), il est interdit d’utiliser et/ou de reproduire et/ou de modifier et/ou de traduire et/ou de copier le texte ci-dessus, de façon intégrale ou partielle, sur quelques supports que ce soit : électronique, papier ou autre, sans l’autorisation expresse et préalable de l’auteur. Tout droit réservé.

 

Votre nom : (oblig.)
Votre email : (oblig.)
Site Web :
Sujet :
Message : (oblig.)
Vous mettre en copie (CC)
 

 

 

 

Mots-clefs :, , , , , , , , ,

Les commentaires sont fermés.

Théâtre du Moment | Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | apprentie