Altéas, l’albatros, s’ennuyait ferme. À devoir demeurer toute sa vie dans l’anfractuosité de la falaise squattée depuis des lustres par son clan, il rêvait de quitter cette existence routinière, appelé, le sentait-il, à vivre autrement comme l’avait fait, bien des décennies plus tôt, l’illustre Jonathan Livingstone le goéland. Aventurier dans l’âme, les exploits de cet as étaient sans cesse racontés, de génération en génération, aux albatros, aux goélands et aux mouettes. Et nul oiseau ne s’en lassait, bien au contraire !
Mais, à la différence de ce héros, Altéas n’aspirait pas à aller toujours plus haut dans le ciel, à piquer toujours plus vite vers la mer. Il voulait simplement échapper à la promiscuité de cet à-pic dans les trous desquels nichaient des milliers et des milliers de ses congénères. En fait, il rêvait d’une île pour lui tout seul où il pourrait planer à son rythme sans avoir de compte à rendre à personne.
Des années s’étaient ainsi écoulées et il ne croyait plus réaliser un jour ce vœu lorsqu’il rencontra son sauveur…
Philippe Parrot
Photo libre de droit trouvée sur Pixabay.com (Auteur : Karinamannott)
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Poème 110 : Voyage initiatique
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Poème 440 : Aladin et l’albatros
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Un albatros solitaire et criard,
Ses ailes déployées, hagard,
Par les vents de la tempête
Malmené, épuisé, s’entête
À repérer, là-bas, une falaise
Pour, dans une faille, à son aise
Enfin se reposer, les yeux tournés
Vers ce rivage lointain où il est né.
.
Hélas, dans les chatoiements
Rougeoyants, au firmament,
Des lumières crépusculaires,
Ne sachant pas comment faire,
Dans cette nuit de fin du monde
Qui glace les marins à la ronde,
Pour discerner la ligne de la côte,
Sous l’écume virevoltante des hautes
Vagues, il cherche, dans l’Obscur,
Le rai d’un phare en bordure…
.
D’un port où des voiliers
À quai, flamboyants alliés,
Lui rappelleraient ses errances
En quête d’îles qui donnent un sens
À ses vols comme à son âme insatiable,
Mutine quand elle se moque du Diable.
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Hélas, trop souvent, bien mal aimé
Par ses semblables, trop arrimés
À leur cher rocher pour songer
À s’en éloigner, qu’à plonger
Vers les abysses, de se noyer,
L’idée germe. À voir ondoyer
La mer sous la houle, il chasse
Ses angoisses, et, avec audace,
Fait le pari de trouver dans l’azur
Les vérités cachées dans l’embrasure
Des couchers de soleil où disparaissent
Les barques des Sages, dans l’allégresse…
.
Avec, à leur bord, les Livres-des-Savoirs
Par les hommes forgés pour ne pas avoir
À déchoir. À entendre ses cris perçants
Résonner dans l’espace, compatissant
Le Génie d’Aladin exaucera sa prière,
Faisant jaillir de sa lampe légendaire,
En haute mer, un singulier havre de paix
Où nicher. Une île aux abords abrupts d’aspect !
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Poème écrit par Philippe Parrot
Écrit entre le 1 et le 3 juillet 2020
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