C’était durant la Fête de la Musique. Lise, trentenaire épanouie, célibataire et libérée ; Solène, quadragénaire coincée, mariée et résignée — sans son mari trop casanier pour daigner l’accompagner — voilà qu’elles s’étaient retrouvées, par hasard, au pied de la scène installée, pour l’occasion, dans le parc ceinturé de treilles, tout proche du quartier où elles vivaient !
Voisines, il n’y avait pas une journée où elles ne se croisaient, prenant le temps de discuter quelques instants, sentant l’une et l’autre qu’elles appréciaient ces brèves rencontres où les regards échangés trahissaient une magique émotion qu’aucune des deux ne souhaitait évoquer. Lise pour ne pas effaroucher sa prude amie ; Solène, pour ne pas parler de cet émoi « inconvenant ».
Mais, ce soir, étourdies par les boissons consommées, l’une et l’autre toutes guillerettes, Lise s’enhardit. Assise à côté de Solène, sur la pelouse, sans qu’elle n’en demanda la permission, elle lui prit la main. L’étreinte soudaine fit sursauter Solène mais, avant même qu’elle ne réagisse ou ne s’en offusque, Lise s’était levée, la fixant fiévreusement tout en caressant ses doigts délicats. Solène frémit, envahie d’un puissant trouble.
-/ Viens, suis-moi ! Allons marcher sous les treilles, lança brusquement Lise.
Décontenancée, Solène allait refuser quand, à sa plus grande surprise, enhardie par une légère ivresse, elle se vit se lever, mutique mais radieuse, heureuse d’aller là où son amie souhaitait la conduire, ravie de faire ce que son amie désirerait qu’elles fassent…
Philippe Parrot
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Poème 457 : Adultère
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Cachées sous une treille,
Tu gémis à mes caresses
Tandis que deux abeilles
S’activent avec adresse.
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Nos visages empourprés, nos
Bras enlacés, nos deux corps
Enfiévrés, passe un moineau,
Accort, qui se marie au décor.
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Ta beauté, mature et sculpturale,
Enflamme mes désirs de femme
Pendant que t’ignore ton glacial
Mari, misanthrope et sans âme.
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Dans l’audace de notre soudaine
Passion — dis ! — sauras-tu entrevoir
Cette voie des amours saphiques qui entraîne
Les cœurs follement épris à se dérober aux devoirs ?
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Poème écrit par Philippe Parrot
Le 13 novembre 2020
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