Ne nous leurrons pas ! La prétendue sagesse du « vieux » qui, au vu de son âge et de son expérience, serait en capacité de tenir des propos comme des engagements plus pertinents et louables que ceux des plus jeunes générations, est un mythe.
En fait, atterré par la perception d’un corps qui le lâche, dépossédé peu à peu de ses aptitudes physiques ; effrayé par le constat d’un esprit qui l’abandonne, dépouillé progressivement de ses capacités de jugement, à voir ainsi ce qui constituait son identité prendre un chemin qui mène droit à l’impasse, le « vieux » n’a plus d’autre issue — pour faire de cette débâcle une soi-disant « richesse » ! — que de se draper dans une sorte de stoïcisme dont il serait, a priori, le seul dépositaire.
Cependant, la vérité est tout autre. Cette hauteur de vue qu’il affiche, cette circonspection qu’il manifeste, ne sont que la manifestation « sublimée » de son impuissance et de son indifférence, face à un monde qu’il n’a plus la force et la volonté de changer. Désormais, dans la résignation et le renoncement, il passe son temps à attendre, satisfait, avec ce dernier masque, de faire passer sa passive attitude pour une profonde philosophie.
Philippe Parrot
Photo libre de droit trouvée sur Pixabay.com (Auteur : ThuyHaBich)
Les vieux – Chanson de Jacques Brel
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Poème 463 : Destin des vieux
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Leurs passions ancrées en ce monde,
Inéluctablement, un jour, s’éteindront.
Qu’ils le veuillent ou non, à la ronde
Jamais plus ils ne s’engageront !
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Au terme d’expériences tumultueuses,
Qui, malgré nos airs faussement détachés,
Usent et lassent, leurs mains anguleuses
N’auront plus le désir de toucher…
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Au terme de constats effarants, guère gaies,
Qui, à s’imposer lors de multiples virées,
Usent et lassent, leurs regards fatigués
N’auront plus le besoin d’admirer…
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Au terme de stériles polémiques,
Qui, à les passer à devoir argumenter,
Usent et lassent, leurs paroles et mimiques
N’auront plus le dessein d’enchanter…
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Même les lèvres d’une femme,
Aimante et douce, sur leur bouche
Ne raviveront plus la moindre flamme,
Leurs élans désormais sur le banc de touche !
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Alors, nulle lueur dans leurs yeux
N’illuminera les traits de leur visage
Fermé ; alors, nul grand sourire radieux,
Jadis nombreux, ne leur fera oublier leur âge.
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À se complaire dans la solitude,
Accablés par trop de lassitudes,
Fatales, qui gangrènent les âmes
Et inhibent les cœurs, sans drame,
Sans heurt, leurs attentes sombreront
Et, résignés, jamais plus ils n’espéreront.
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Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 29 et le 31 décembre 2020
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