Qu’en est-il donc de ces dérives — au départ souvent liées à des exclusions économique, culturelle et sociale — qui poussent certains individus à s’engager dans un activisme mortifère ?
Manipulés par des « guides » qui promettent le salut aux « martyres » qui mourront pour leur foi ; aveuglés par des textes qui exaltent et sanctifient un tel sacrifice ; enfin, embrigadés dans des réseaux qui les transforment en tueurs expérimentés, une fois ces faits bruts énoncés, a-t-on pour autant cerné toutes les causes qui expliquent les errements de ces fanatiques ? Non ! Car, indépendamment de ces données objectives qui permettent de comprendre en partie le pourquoi de leur trajectoire, il ne faut pas oublier un autre facteur, moins palpable mais tout aussi important. À savoir cette part irréductible de soi : l’âme, qui, si elle échappe à toute causalité, n’en est pas moins déterminante dans l’orientation de nos choix ! Et, en ce qui concerne ces « desperados » — à l’opposé d’autres hommes qui, confrontés aux mêmes obligations meurtrières, verraient leur conscience morale s’ériger contre et dire « non » — eux, voient la leur s’y complaire et dire « oui ».
Pourquoi ? Sans doute parce que leur âme, par nature assez noire pour ne pas s’offusquer à l’idée de verser le sang, éprouve, en fait, mainte satisfaction à le faire couler, comblée d’évoluer dans de telles ténèbres. Dès lors, quels que soient les efforts faits pour tenter de la sauver, l’humaniser de nouveau risque de s’avérer une tâche longue, âpre et bien hasardeuse…
Philippe Parrot
Photo libre de droit trouvée sur Pixabay.com (Auteur : Danielhadmanphotography)
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Poème 494 : Âmes crédules et déchues
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À tuer pour la gloire d’un dieu, hommes insensés,
Manipulés, sans cesse, par des guides à l’esprit
Guerrier, sectaire, plein d’arrière-pensées,
Vous en oubliez que la vie est sans prix !
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Au service d’un bien étrange « divin » code de l’honneur,
Bien inhumain, vous l’imposez au son des cartouches,
Pour engendrer, dans les cœurs, soumissions et peurs
Devant vous, tueurs froids que jamais rien ne touche.
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Aux antipodes des contes des Mille et Une Nuits,
À n’être que le fol bras des pulsions et des Ténèbres,
Vous faites, dans les villes et les champs, autant de bruit
Et de ravage qu’au cours d’une bataille, sanglante et funèbre.
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Se pourrait-il donc que vous soyez hantés par des cauchemars,
Miroir glaçant des errements de votre sombre nature ?
Oh ! Qu’il le faudrait pour que vous en ayez marre
De n’être que des hommes riant à la torture !
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Effarés par ce que vos âmes dévoilent
Des noirs abysses de l’être, par la stupeur
Saisis, nous doutons, hélas, qu’à fixer les étoiles
Leur beauté vous convainque d’admettre vos erreurs !
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P 494 – Âmes crédules et déchues
Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 17 et le 19 novembre 2021
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