C’était un rituel qui s’était imposé en douceur sans qu’ils y aient longuement réfléchi… En fait, ils aimaient depuis toujours dormir en chien de fusil, collés l’un à l’autre, Esther, ses seins plaqués contre le dos de Max, ses bras entourant sa poitrine, son visage à hauteur de son cou. Aussi, à chacune de ses expirations, ne pouvait-elle empêcher que son souffle vint mourir sur les poils follets implantés sur la nuque de Max, inconsciemment rassuré par ce délicat effleurement.
Jusqu’à ce matin où, d’humeur taquine, alors que Max était toujours endormi, elle avait approché sa bouche plus près que d’habitude, expirant longuement et lentement, pour voir comment il allait réagir…
Au fil des secondes, une impression agréable l’avait envahi. Née en haut du dos, elle diffusait une telle sensation de bien-être à l’intérieur de son corps qu’en quelques minutes, parcouru par d’agréables frissons, ses yeux s’étaient ouverts. Max était réveillé. Cette sortie du sommeil lui avait été si douce, Esther y avait pris tant de plaisir que, d’un commun accord, ils s’étaient promis de renouveler l’expérience. Au point qu’en quelques jours, cette dernière était devenue leur mode officiel de réveil, à la plus grande satisfaction de chacun.
Philippe Parrot
Photo libre de droit trouvée sur Pixabay.com (Auteur : oTschOo)
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Poème 496 : Ton souffle chaud
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C’est ta respiration que je regrette
Quand, hier nue tout contre moi,
Tu expirais. Dans un long souffle
Sur mon visage. Qu’il était doux
Et caressant ! T’en souviens-tu,
Là où tu ris, dans d’autres bras ?
.
Depuis qu’ailleurs tu t’épanouis, dans ma retraite,
Je me raccroche à ton peignoir oublié, en soie,
Et, abandonnées, à tes vieilles pantoufles.
Amer, déboussolé, sans nul garde-fou,
Je me laisse sombrer en silence, fétu
Dans le vent, porté par ton aura…
* * * *
Dépossédé de ton amour,
Mon cœur, hors du temps,
S’est fermé et, sans lumière,
Ne trouve plus aucun réconfort
À évoquer nos tendres souvenirs,
Entre souffrances et détachement.
.
Exsangue, ne croyant plus en ton retour,
Il erre sans fin entre nos plaisirs d’antan
Et ton manque, pesant dans ma tanière.
Et quand, par hasard, venu des Açores,
Un vent du Sud survient le circonvenir,
C’est ton expiration qu’il sent vivement.
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Par à-coups,
Virevolte ainsi,
De bises en brises,
Une preuve que je chéris
De ce qui n’est plus. Rappels
De tes halètements sur ma peau.
.
Dis, air chaud autour de mon cou,
Serais-tu son haleine, en sursis ?
Serais-tu, charmé par ces méprises,
L’expression d’une illusion sans prix ?
La marque d’une impression bien réelle ?
La trace d’un mirage qui ne laisse nul repos ?
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Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 28 et le 30 novembre 2021
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