Faut-il tourner en dérision ce fait qu’il y ait toujours en chacun d’entre nous, malgré les vicissitudes de l’existence, assez de foi ou plutôt d’illusion ! pour croire possible d’échanger véritablement avec les autres ? À travers la profondeur d’un regard, l’aménité d’une parole, la douceur d’une main, jamais nous ne cessons d’espérer parvenir à ce degré d’empathie qui, à jeter seul les bases d’une solide union, ouvrirait à nos âmes les portes de la communion. Quelle naïveté !

En effet, à voir ce qui se déroule quotidiennement autour de nous — bien obligés d’admettre que la force et la violence sont les principaux moteurs du devenir de nos sociétés — il est évident qu’une telle vue de l’esprit s’avère une chimère dont nous ne pouvons pourtant pas nous passer. Mais pourquoi donc ? Parce qu’elle est absolument vitale à nos cœurs qui puisent dans cette mystification de quoi embellir cette parenthèse qu’est notre vie avant qu’elle ne sombre dans l’oubli et le néant !

Philippe Parrot

498 - Voies avant l'impasse

Photo libre de droit trouvée sur Pixabay.com (Auteur : Tumisu)

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Poème 498 : Voies avant l’impasse…

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Regard…

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Toi seul, toujours, tu es,

— Issu du cœur ou de l’esprit,

Tout tourné vers le Monde —

Cette aile déployée de notre être

— Inquiet et désarmé, perdu

Et esseulé — qui jette son dévolu

Sur les choses et les hommes,

En quête de quelque sens !

.

Attiré par l’horizon infini, habité

Par l’espoir, en un élan sans prix,

Puissant et circulaire, à la ronde,

Tu le sondes, prêt à laisser paraître

Ton étonnement devant l’Inattendu.

Que cherches-tu, là-bas, sans retenue ?

Ces endroits inatteignables, en somme,

Où nos rêves affichent leur puissance ?

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Parole…

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L’on te sait, sans aucun a priori,

— Conçue dans nos méninges,

Engendrée par nos poitrines —

Charmer enfants comme adultes.

Bouillonnante comme un torrent,

Éclaboussante comme un geyser,

Tu laisses, dans nos consciences,

Jaillir tes mots, jetés à la volée.

.

Ta musique — chère à nos oreilles — décrit

Le moindre objet sans qu’elle le singe

Et, dans tes longs discours, vitrines

De nos désirs, tu glorifies le culte

De l’Humain, mis au même rang

Que les dieux muets dans leur aire.

Ainsi, apprécions-nous ton efficience

Qui aide nos esprits à ne pas s’étioler !

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Main…

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Grâce à ton aptitude à toucher des arbres,

Des corps — poussés dans la nature,

Adonnés aux plaisirs — respiration

Charnelle de l’univers — à tout âge,

Ébaubis, nous tremblons à effleurer

Ces formes : ces troncs comme ces seins

Où montent, venues des fins fonds de la Terre

Ou du tréfonds de ventres, des sèves nourricières…

.

Cependant, si tu es, à l’occasion, de marbre,

À te voir applaudir à des projets immatures,

Du fait de ta maîtrise à générer ces ovations

Qu’exigent les dictateurs, quel citoyen sage

Oserait croire que tu ne peux nous leurrer ?

Fantasque, au jeu des manigances, à dessein,

Tu approuves parfois des émotions délétères,

Du bout de tes doigts glaçants comme pierre.

*      *      *      *

Union…

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Au milieu des lueurs des étoiles dispersées

Dans l’immense firmament, sous la voûte

Céleste, zébrée par le sillage de comètes,

Toi et moi ou vous et lui, ou elles et eux,

Ou tant d’autres, à vouloir cueillir bien

Des fruits défendus sous les pommiers

De quelqu’Éden, en accord, nous tous,

Ici présents, aimons ébats et hardiesse.

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Mieux que quiconque nous savons, en effet,

Qu’embarqués sur la même galère du doute,

Des peurs, de l’éphémère, nos vies surfaites

Adorent s’écarter des rivages trop sinueux

Pour atteindre ces territoires où se tient

L’âme du vivant en quête, en fin limier,

— Loin des mirages de nos vaines et douces

Certitudes — d’amours et de caresses…

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Communion…

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Sociables sur le fond, nous rêvons du partage

Des émois, des pensées, en vue de découvrir,

Pareils au guide au sommet d’une montagne,

Beautés et évidences qui rythmeraient nos pas

Et nous octroieraient plaisirs, joies et bonheur.

Sans faillir, nous cherchons donc ensemble ces

Voies enchanteresses, tant sources d’espérances

Dont nous nous griserions, en mal de sensations.

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D’autant que nous savons, au cours de ces voyages,

Qu’il nous faudra, au détour d’un chemin, mourir.

Dans l’attente du « Passage », sans nulle hargne,

Oublions cette impasse qu’on ne cautionne pas !

Prenons-nous dans les bras, oublieux des heures

Et des saisons qui passent ! Osons nous enlacer,

Poussés par le désir de se fondre dans le silence,

Galvanisés par la force de consensuelles visions !

*      *      *      *

Chimère…

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Tant d’illusions entretenues, tant de liesses

Espérées, en vain, quand la vie ne réserve que,

Le plus souvent, des regrets aux crédules amants

Qui osent croire qu’attirance et promesse riment

Avec « toujours » quand il leur faudra accepter

Qu’au fil des mois et des années, de tels espoirs

Ne puissent résister au poids de la réalité,

Leurs chairs profondément meurtries !

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À devoir abandonner, contraints à la sagesse,

Nos rêves d’adolescents, sans esprit belliqueux,

Par trop de vicissitudes minés, insidieusement,

Sachons donc assumer que, du haut de leur cime,

Nos Créateurs, perplexes, ne veuillent jamais opter

Pour le rachat de nos âmes d’humains, dans le noir

Fréquemment. Alors, réalistes, à bannir à perpétuité

L’Éternité, sachons que le Néant sera notre patrie !


fichier pdfP 498 – Voies avant l’impasse…

Poème écrit par Philippe Parrot

Entre le 7 et le 10 décembre 2021

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