MON 500IÈME ET DERNIER POÈME !

22 décembre 2011 – 22 décembre 2021 !

Entre ces deux dates, 10 ans se sont écoulés au cours desquels j’ai consacré l’essentiel de mes journées à écrire, en m’imposant un rythme soutenu et régulier de production de poèmes, de citations, de haïkus, etc, etc… Un tel choix poussé par le désir d’évacuer les images qui me torturaient, d’exorciser les démons qui me hantaient — ne fut possible qu’à condition de me plier à quelques règles strictes : un isolement volontaire, une solitude assumée et une existence monacale.

En conséquence, ai-je imposé à mes proches une vie terne, routinière, besogneuse où plaisirs et spontanéité n’avaient guère de place. Habité par mes lubies, transformé en une sorte de machine à fantasmes— avec, dans le crâne en guise de couperet, un échéancier qui m’imposait de présenter chaque semaine, à jour fixe, tel ou tel genre de textes ! — au bout du compte, cette discipline, si elle m’a rendu taciturne, m’a aussi, à la longue, fatigué. Trop de travail, trop d’efforts, trop de mortifications… Voilà pourquoi, il y a quelques mois, j’ai cessé de griffonner des citations ; il y a quelques jours, j’ai cessé de présenter des haïkus et qu’en ce mercredi précisément, j’arrête d’écrire ce type d’article où j’insère mes vers ! Conscient que l’heure est venue de me libérer de tous ces carcans.

Cependant, cela ne signifie pas que je n’écrirai plus. Je persévérerai mais différemment. Plus de contraintes, plus d’obligations, plus de calendrier. J’écrirai quand j’en ressentirai l’envie, sans me soucier d’une quelconque régularité, trop astreignante désormais à mes yeux. À travers mes « Mots crus, maux cuits », mes « Poubelle-à textes », mes « Poème rhopalique », mon « Alphabet poétique », enfin, à travers ma nouvelle « Fatales données » en cours de rédaction, je continuerai à m’exprimer, prêt à me remettre à la réalisation d’un roman qui me tient à cœur.

Voilà, l’essentiel est dit. Ne me reste plus qu’à vous remercier, toutes et tous, de m’avoir suivi durant ces dix années, plus de 1,5 million de lecteurs sur mon blog me laissant croire que vous appréciez mes écrits quoique je sois toujours taraudé par le doute quant à leur valeur intrinsèque puisque nulle reconnaissance, de la part de pairs, n’est jamais venue leur donner une quelconque légitimité. Mais ça, c’est une autre histoire…

Philippe Parrot

500 - Poussé par le vent

Photo libre de droit trouvée sur Pixabay.com (Auteur : Comfreak)

Nota Bene : Voilà, le jour J est enfin arrivé ! Désireux de cesser d’écrire des poèmes, le 500ième publié, je mets donc un terme à cette activité aujourd’hui, mercredi 22 décembre 2021, soit très exactement 10 ans après la présentation de mon premier texte : Amours inavouables.

*      *     *     *

Poème 500 : Poussés par le vent

.

Dans les tourbillons du vent,

L’œil du Temps voit les tourments

Qu’engendrent les chagrins, silences

Des âmes écartelées dans l’errance !

.

Sur les terres brûlées,

Les branches calcinées

Des arbres morts dressés

Implorent sans se lasser :

.

Le Salut ! Des êtres en chemin

Qui ne croient plus en demain

Et voient la marque du destin

Dans le vif brasier. Au lointain,

.

Le rougeoiement du crépuscule

— Dans ce val où l’existence bascule —

Se marie aux flammes, sans calcul.

Et, dans la mortifère canicule…

.

Les survivants, chairs en lambeaux,

Ont éteint leur pesant flambeau,

À trop voir s’imposer le chaos

En ce lieu, hier encore beau…

*      *      *      *

Dans un monde apocalyptique

Où brûle, cuit et noircit, tragique,

Le « Vivant », la voix charismatique

Des nuits à venir s’élève, emphatique.

.

Au milieu de rocs, dans une fissure,

S’est réfugiée une louve… Elle assure

La survie de l’enfant-roi, consterné par

Ces béances de l’espace, hier rempart

.

À l’angoisse, à cette heure,

Fosse commune du bonheur.

Et les flammèches et les braises,

Tournoyantes dans la fournaise,

.

S’en vont vers ces mythiques mers

Où voguent encore des galères,

Où nagent encore des sirènes,

En couple avec les murènes…

.

Et, dans les abysses, les épaves,

Gardent les esprits des Braves,

Mis en tas — pour l’éternité ! —

Dans des cales sans étanchéité.

.

Surgissent alors

Des abîmes sans flore,

— Du temps d’entre ses failles,

Des filets d’entre leurs mailles —

.

En bulles irisés en suspension

Les souvenirs sous tension,

Flottant entre deux eaux,

Des marins et des salauds

.

Jetés par dessus bord,

Tant tous avaient tort.

Ses pieds sur la grève,

Ses yeux vers les rêves,

.

Sur la plage, face à la mer,

L’Errant, au cœur amer,

Louange ces mémoires

Immergées dans le noir.

.

Il ouvre grand la bouche

Et, loin du monde louche,

Il entonne le chant solennel,

Contempteur du fatum criminel.

.

Demeurent dans sa poitrine,

— Placés comme en vitrine —

Les chapitres de l’Histoire

Passée, scellés par un fermoir.

.

À ne pouvoir point s’échapper,

Ces pages à l’étrange aspect,

Glissent entre les doigts

Des Poètes sans foi.

.

Lesquels, sur les falaises,

À scruter l’horizon, à l’aise,

Imaginent ces gens des mers,

De retour au port, enfin à terre,

.

Dans la bruyère, au milieu

Des landes, se livrer, radieux,

Aux ivresses de folles amours

Censées durer toujours….

.

Lesquels, dans leur fauteuil,

À songer aux listes de deuil,

Laissent couler une larme,

Au chaud, loin du vacarme.

.

Ensuite, face à la cheminée

Où brûlent, après dîner,

Des bûches dans l’âtre,

À renoncer à débattre,

.

Étrangers à eux-mêmes,

Prisonniers de dilemmes,

Ils envient ces êtres disparus

Qui, à ne plus croire aux décrues,

.

Dans les fonds bleus d’anses,

Au fil des courants, dansent

Pour fuir leurs obsessions,

Sous le coup d’émotions.

.

Quant à eux, à rêver aussi d’ailleurs,

Différents des marins gouailleurs,

Ils n’ont pas navigué vers des iles

Lointaines mais voyagé sur le fil

.

De leurs mots couchés sur du papier.

Et quand les ans auront passé, déliés

Des promesses, ils iront à leur fenêtre,

Pour voir le soleil couchant disparaître,

.

Convaincus qu’au prochain départ

Des hirondelles — bruyant faire-part —

Viendra leur tour de partir, en silence, non

Au fond d’océans mais vers des Cieux sans nom.

.

fichier pdf P 500 – Poussés par le vent…

Poème écrit par Philippe Parrot

Entre le 15 et le 19 décembre 2021

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