De bric et de broc 50 (vidéo YouTube)
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De bric et de broc 50
De nos âmes vénales
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Nos acquis, nos conforts ne sont-ils pas,
En ces Temps aliénants d’images et d’argent,
Que des mailles — enchevêtrées — entre lesquelles
Ne passe plus le pouls filant de nos cœurs racornis ?
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Indémaillable filet aux espaces imperceptibles, aucune
Compassion, aucun apitoiement ne peut s’en échapper,
Pas même l’once d’un émoi, nos chairs prises au piège
De ces rets mercantiles où ne règnent qu’illusions,
Paillettes et faux-semblants. Nos âmes vénales,
Désormais corruptibles, à se perdre sans cesse
Dans la labyrinthique errance de jouissances
Tangibles, ont fini par se fourvoyer, à l’envi,
Dans les bas-fonds de nos ego malades,
Malades d’être trop avides d’accumuler
Des biens, tant amoncelés à nos pieds
Qu’on se plaît à s’en servir ostensiblement,
Aveuglés par la vanité, dans la jungle des villes
Où l’on adore paraître et jouer. Dans les méandres
Fangeux de nos vains désirs, nous nous embourbons
Tellement dans des ornières profondes qui nous retiennent
Aux choses que l’on ne cherche même plus à voir — peu
Désireux d’un Sens qui en soit Un — sur la route céleste
Des nuits profondes de l’univers en marche les étoiles
Briller d’un éclat mystérieux, sublimes portes ouvertes
Aux rêves et aux espoirs, salvatrices invites à croire encore
Qu’un soir, au bal des tendresses, les crapauds que nous sommes,
Sous le charme des baguettes magiques et des airs enchantés,
De fées enrubannées et de joueurs de flûtes, pourraient se
Transformer, au douzième coup de minuit, à l’horloge
Tiquetaquante du Pays-des-Merveilles, en hérauts :
En Princes idéalistes ; en Princesses altruistes ;
En êtres compatissants, sans attache matérielle,
Tournés vers l’Absolu, œuvrant pour un monde apaisé
Où il n’y aurait plus d’Oubliés, brisés par le Sort ou l’Histoire.
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Mais… Revenons donc à nous et cessons vite de croire ! À trop aimer
Coucher avec le Diable pour asseoir nos pouvoirs et combler nos pulsions,
Notre Volonté de puissance, à se griser des pleurs, des larmes et du sang,
Ne s’assouvit pleinement qu’à condition, toujours, de détruire ou de tuer.
Ainsi, en va-t-il de l’existence, sordide champ de bataille de guerres
Consubstantielles où chaque vie, unique et singulière, hélas, futile
Et dérisoire, passe, repasse avant qu’elle ne lasse et qu’on l’efface.
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Poème écrit le 12/08/2023 par
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