De bric et de broc 52 (vidéo YouTube)

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À Juliette H….

Partie sur la pointe des pieds, sans crier gare.

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Il régnait en ces lieux

Sous le toit de l’immeuble

D’un Paris populaire

En ce début septembre

La chaude atmosphère

De l’été qui se meurt…

 

La porte à peine ouverte,

Une sale odeur, putride,

Dans l’air ambiant vicié,

De bien mauvais augure

D’emblée, a gagné nos narines.

Pourtant, nous n’osions y songer !

 

Le silence était lourd,

Générateur de craintes.

Quoiqu’on ne vît personne,

À l’agencement des pièces,

Chacun devinait que tu vivais

Bien là, protégée par ces murs.

 

Devant nous, un vestibule large et court !

À gauche… un salon ouvert et lumineux

Où trônaient, épars, quelques meubles ;

À droite… un clair espace agencé lui aussi

Que mes yeux n’eurent le temps de scruter

Tant mon inexorable marche me poussait…

 

Vers l’unique pièce que nous ne pouvions pas

Embrasser du regard. Au fond, face à l’entrée !

Dans son entrebâillement, je me suis avancé…

Il y avait un grand lit, à la blanche couverture,

Qui occupait la chambre et captait l’attention.

Il n’était pas défait. Je n’observais que lui…

 

Avec hésitation, j’ai dépassé le seuil et je t’ai aperçue.

D’abord tes pieds, chaussés, perpendiculaires au sol…

Puis, le bas de ton « Levi’s »… Je n’en voyais pas plus.

Mais de suite j’ai compris pourquoi tes absences

Répétées inquiétaient tous tes proches. La gorge sèche,

L’esprit tenaillé par l’angoisse, j’ai progressé d’un pas.

 

Repoussant l’évidence, l’idée m’a traversé une fulgurante

Seconde que mes sens m’abusaient ! J’ai dit à haute voix :

« Elle est là ! », voulant croire sottement qu’« Elle » allait se lever,

Ne pouvant accepter voire m’y refusant que son sort fût scellé.

Mon être sidéré niait la vérité d’un monde absurde, inique et trop cruel.

J’ai répété encore, pour sûr, pour me convaincre : « Elle est là ! ». En effet,

 

Tu gisais sur le sol, couchée sur le dos, éternelle Endormie,

Partie depuis des jours vers ces Contrées Lointaines

Dont nous ne savons rien, sinon qu’après toi

Et tant d’autres ! nous devrons y errer.

En quelqu’endroit qu’elles mènent, j’espère

Toutefois que ton âme libérée saura s’y reposer.

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Poème écrit le 03/09/2023 par

philippeparrotpoesie.com

fichier pdf 2023-09-03 Philippe Parrot bric broc 52 (fichier PDF)

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