De bric et de broc 67 (vidéo YouTube)
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De bric et de broc 67
À ton cœur enthousiaste
D’adolescente pressée,
Rien ne va assez vite !
À souhaiter tout croquer,
À vouloir tout étreindre,
À prétendre tout aimer
Des choses de la vie
— Malgré l’émergence
De crises innombrables
Qui distillent l’angoisse —
À trop sentir bouillonner
Dans ton corps impatient,
Dans ton esprit mordant,
Les élans tempétueux de
Ton être rebelle, tu veux
Changer le monde, ici
Et maintenant, tout en
Croisant « l’amour », sans
Trop savoir lequel, tant ses
Formes actuelles, multiples
Et déroutantes, transcendent
Classes, sexes et genres.
Poussée depuis peu
Par d’impétueux désirs
Qui sourdent en ton ventre,
Tu ne cherches qu’une chose :
« Attraper au vol » le Temps
Pour faire table rase de cette
Société héritée des adultes
Et que tu abomines. Car,
Dans ta poitrine gronde
Une source colère. Elle
T’assiège et te mène, mais
Tu ne la renies pas. C’est même
Elle que tu te plais à entretenir,
Quand bien même les autres,
Conventionnels à souhait,
La condamnent, timorés
Par nature. Pour ta part,
Ses élans frondeurs, ses
Excès ravageurs, ses partis pris
Aveugles, c’est une seconde nature
Qui t’aide à combattre, avec véhémence,
Les errements d’un monde sur sa fin.
Essaie toutefois
— Même s’il t’en coûte —
D’écouter la voix du vent,
Si sibylline à tes oreilles !
Oui ! murmure-t-elle, la Vie
Exige des renoncements,
Impose d’injustes défaites,
Implique trop de souffrances.
Par nature déroutante et dure,
Il te faudra composer avec elle,
Voire à ses frasque te soumettre.
Crois cependant en toi et ose saisir
La main de celui ou de celle qui t’attire !
Ose emprunter l’âpre et singulier chemin qui
Porte tes projets quoique tu ne puisses savoir
Si tous verront le jour ! Qu’importe ! Tu es venue
En ce monde, poussée par un seul but : te nourrir
D’expériences, formatrices des âmes et des cœurs.
Et, tôt ou tard, lorsque viendra l’heure de partir,
Dans quelque bras que tu sois — ou non ! —,
Accepte l’inéluctable échéance sans d’amers
Regrets ou de vifs tourments ! À l’Après, souris !
L’univers, quant à lui, oubliera
Ton passage, fécond mais
Fugace. Il continuera,
Sans arrêt, de croître,
Soumis à la Nécessité
De même qu’au Hasard !
Ne restera de toi, poussières
Devenues, que quelques atomes
Épars, gravitant dans l’espace,
En quête d’agrégats stellaires
Perdus dans des trous noirs.
Écrit entre le 15 et le 18/04/2024 par
auteurphiliippeparrot.unblog.fr ©
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