Régulièrement, un nouveau poème d’hier !
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Le loup et l’amazone (vidéo YouTube)
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Poème 447 : Le loup et l’amazone
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Se pourrait-il qu’encore longtemps tu me manques,
Par la mort séparés ? Le vent, par ses caresses
Sur mon front de loup gris, toujours te trahit.
Car… qui donc les commandite, sinon Toi,
À effleurer si tendrement mes babines !
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Quand certains soirs, carnassier en planque,
Au milieu des steppes enchanteresses,
Par une odeur, je me sens envahi,
C’est à Toi que je songe, ma foi,
La tienne encore en mes narines.
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Se pourrait-il qu’encore longtemps tu me manques
Par la mort séparés ? Quand, à nos haltes, enfin
Tu t’allongeais, peu vêtue, sur la terre féconde,
Me revois-tu, ramper à tes côtés, de surcroît
Mon corps velu plaqué au tien, tremblant ?
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Quand certains soirs, carnassier en planque,
Je te revois, à cru sur ton cheval altier, tes seins
Dansant au rythme de sa fluide course vagabonde,
Comme il m’est doux de me rappeler combien, ma foi,
Tu adorais, à l’arrêt, que je vienne m’y désaltérer. Haletant !
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Se pourrait-il qu’encore longtemps tu me manques,
Par la mort séparés ? Habités par la même quête
D’Espace et d’Absolu, oui, malgré nos différences,
Cet appel souverain suscitait, en nous, tant d’émois
Que nous aimions le partager. À nos cœurs, la vérité !
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Quand certains soirs, carnassier en planque,
À voir la grandeur du ciel au-dessus de ma tête,
Je hurle à la mort la petitesse de ma désespérance,
C’est à toi, indomptable amazone, que je songe, ma foi.
Compagne de mes cruelles errances passées à la postérité !
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Poème écrit par Philippe Parrot
En septembre 2020
Et publié dans son recueil de poésie
(N°ISBN : 979-8-379-03175-6)
« Aurores et Crépuscules de vies rêvées » – Livre 1
« Aurores et crépuscules de vies rêvées » ! Pourquoi un tel titre ? À s’inscrire dans l’écoulement d’un temps qui nous échappe et d’un espace qui nous formate, notre raison en vient trop souvent à conclure que nos vies se déploient de façon linéaire, allant par étapes successives de leur point de naissance à leur point de mort. Ainsi, de l’enfance à l’adolescence, puis de la maturité à la vieillesse, notre destin se réduirait à suivre une frise chronologique.
Il n’en est rien ! En effet, au cours de l’existence, nous avons bien des fois l’occasion d’éprouver la sensation — perçue au tréfonds de soi — qu’on ne cesse jamais de mourir puis, peu à peu, de revivre, tenu de faire le deuil de ce que nous étions hier afin de mieux assurer ce que nous serons demain. Ainsi, à notre corps défendant, assistons-nous à maints « crépuscules » et participons-nous à maintes « aurores » qui nous changent radicalement. Sans que les autres ne s’en aperçoivent forcément ; sans que nous-mêmes ne le distinguions clairement, nos âmes ne cessent de pâtir d’une kyrielle de « petites morts » qui les condamnent à renaître de leurs propres cendres. Sous peine de sombrer… Oui ! Au gré des aléas, tragiques ou non, du quotidien, une part de nous se doit de « disparaître », nous obligeant à « ressusciter » sous la forme d’un nouvel être avant que ce dernier ne se transmue à son tour en un autre — et ainsi de suite — transformé profondément par les rencontres ou les actions qu’il fait ou entreprend. Les poèmes de ce recueil — initialement présentés sur mon blog— illustrent ces incessantes métamorphoses, sous couvert de textes qui parlent d’amours, de drames, de bonheurs, de voyages, de rêves et d’attentes.
En guise de conclusion, je souhaiterais préciser un point. Contrairement à une poésie « des profondeurs » qui, derrière un langage délibérément abscons, prétend cacher une multitude de sens, pour ma part je n’ai jamais désiré privilégier une telle démarche, convaincu que l’insertion et le décryptage d’obscurités ne sont pas forcément gages de « poésie ». À l’opposé de cette approche très formelle et très élitiste, mes écrits se veulent plus prosaïques. Loin de vouloir endosser le rôle d’un « essaimeur de sens », je prends plaisir à n’être qu’un « conteur d’histoires » soucieux de produire des vers qui visent moins à masquer des significations pour inviter à leur découverte qu’à imaginer des péripéties pour susciter des émotions.
Cependant, si ma poésie se veut essentiellement « narrative », elle n’est pas mise pour autant au seul service de la réalité. D’un tempérament plutôt rêveur, j’aime aussi concevoir des récits fantastiques où je laisse aller mon imagination sur des voies toutes plus délirantes les unes que les autres. En somme, moins poète que metteur en scène, je ne me soucie pas de « faire de la littérature » mais de « me faire mon cinéma ». Mes textes sont ainsi une sorte d’« arrêt sur image », un instantané qui évoque un parcours. Lequel — soutenu par des visions où priment le sang, le sexe, la passion et la mort — trahit la tentative un peu folle de ma part de vouloir mettre l’homme à nu, avec ses bassesses et sa grandeur…
Philippe Parrot
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