De bric et de broc 84 (vidéo YouTube)
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De bric et de broc 84
Guerre, impasse et utopie…
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Au beau milieu des gravats amoncelés
— Souvent tachés de sang —
De maints immeubles écroulés,
J’étais là, bras ballants, atterré, impuissant…
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Au beau milieu des rues défoncées
— Souvent jonchées de cadavres —
De maints quartiers délaissés,
J’étais là, bras ballants, accablé, sans nul havre.
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Au beau milieu des places éventrées
— Souvent envahies de blessés —
De villages rayés d’un trait,
J’étais là, bras ballants, atterré, oppressé.
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Au beau milieu des destins broyés
— Souvent animés par la haine —
De civils privés de leur foyer,
J‘étais là, bras ballants, accablé, plein de peine.
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J’ai tant vu de chairs et d’entrailles
Éparpillées ; de membres et d’os
Dispersés, d’agonisants sous la mitraille
Qui suppliaient les dieux indifférents du cosmos…
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J’ai tant vu de cruautés et d’horreurs
Quotidiennes ; d’exécutions et de tueries
Ignorées des médias, de déplacés pris de terreur
QuI tentaient d’échapper à ce monde en furie…
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J’ai tant vu d’abîmes et d’abysses
Insondables, aux noirceurs infinies
Mises à nu, dans nos âmes complices
Qui trouvaient leur salut dans le déni…
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Qu’assis au bord du Néant, transformé
En un immense cimetière d’êtres innocents,
Victimes des stratégies de milices ou d’armées,
J’ai compris, peu à peu, à voir couler tant de sang,
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Qu’on sorte des rangs de Tsahal ou du Hamas,
À vivre sur une même terre, Promise ou non,
Après s’être bien entre-tué, de guerre lasse,
Il faudra, un jour, faire taire les canons.
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Pour que cet enfer s’arrête, cessons de faire le même numéro :
De nous poser en l’unique victime contrainte de se « venger » !
Car, souvent, nous avons su, aussi, être d’ignobles bourreaux
Auteurs de crimes, jusqu’à la barbarie prêts à s’en arranger.
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Ces spirales infernales réveillent des monstres en nous.
Sans fin… Autour d’une table, tout ennemi que l’on soit,
Osons préférer les mots aux armes et se parler sans tabou.
Au nom des Disparus, ensemble, cessons d’être aux abois !
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Qu’enfin nos corps ne tremblent plus, confiants !
Qu’enfin nos cœurs ne saignent plus, tranquilles !
Qu’enfin nos yeux ne larmoient plus, étincelants !
Qu’enfin nos âmes ne trébuchent plus, agiles !
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Libérons-nous d’un engrenage humain — hélas trop
Inhumain — où se reflètent, semblables aux brillances
Des miroirs, les reflets délétères de réflexes ancestraux !
Apprenons, malgré nos différences, à nous faire confiance !
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Jetons les bases d’un État, laïque et tolérant, qui bâtirait une nation
Pacifiée où nous — Palestiniens et Juifs — nous ne pleurions plus
De tristesse — au rappel des nôtres tués lors d’infâmes actions —
Mais de joie, à construire patiemment un avenir sans exclus !
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Désireux de vivre en paix sur la même terre
Et de se respecter, nos peuples chercheraient
Ce qui les rassemble et non — choix mortifère —
Ce qui, à séparer, attise fureur et haine sans arrêt.
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Dites ! Défendre cette utopie, serait-ce suffisant pour que nos morts,
— Qu’importe leur confession — ne l’aient pas été pour rien ?
Portés par le même but, d’un commun accord et sans remords,
Saurons-nous vivre ensemble et devenir des hommes bien ?
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Poème écrit entre le 22 et le 27/10/2024
par philippeparrotpoesie.com ©
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