Philippe Parrot – Poème 300325 (vidéo YouTube)
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Poème 300325
Voies déjà prises
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Fais tienne cette rassurante vérité !
Les chemins que tu vas emprunter,
Quels qu’ils soient, âpres ou joyeux,
Bien avant toi, tant d’hommes, déjà,
Les ont parcourus. Moi-même, sans
Pouvoir m’y soustraire, je les ai pris.
Souvent résolu. Parfois à reculons…
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À quel moment de ma jeunesse ?
À quelle étape de ma vie d’homme ?
À quelle période de ma vieillesse ?
Qu’importe de ne pouvoir répondre !
Après maintes décennies passées,
Il est vain de vouloir cerner tous
Les « quand », « comment » et « où »
De la route. Il suffit de savoir que, toi et moi,
Les autres aussi, jamais nous ne les oublierons.
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Enfant,
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J’ai vu — comme tu le verras —
Les attentions d’une mère touchée par l’amour,
Assise au bord de l’eau, son bambin tout contre elle.
Le buste dénudé, le sein gorgé de lait offert à la tétée.
Tête penchée, tendre sourire esquissé sur ses lèvres.
Dans le vent, le parfum ténu des fleurs des champs.
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Ado,
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J’ai vu — comme tu le verras —
L’émoi de la première femme qu’on aime.
Qui s’émeut et se livre. Quel enchantement !
Je l’ai perçu quand ses lèvres m’ont effleuré.
Je l’ai deviné quand ses mains m’ont touché.
Je l’ai discerné quand ma peau a tremblé.
Quel trouble, ses yeux tournés vers moi,
Son visage radieux sous le soleil d’été !
À l’instant du baiser, l’amour triomphait,
Nouant entre nous d’indéfectibles liens.
Étrangement faits l’un pour l’autre…
Ou sinon pour personne d’autre !
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Adulte,
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J’ai vu — comme tu le verras —
Des guerres à deux pas de ma porte,
Horrifié par l’ampleur des larmes et des cris,
Tétanisé par la vision des morts et des souffrances,
Consterné par la folie des hommes aveuglés par leur foi,
Prêts à conquérir et à soumettre pour asseoir leur pouvoir.
Déboussolé, j’ai songé aux peuples victimes des combats,
Errant dans les froids crépuscules d’hivers interminables.
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Vieillard,
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J’ai vu — comme tu le verras —
Les prémices du Grand Sommeil alourdir
Mes paupières : mon esprit vaciller,
Mon corps me peser, mon allant
S’émousser, pris dans le flux
Du trop impassible Devenir.
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N’en doute pas ! Ces bonheurs
Et ces drames, tu les vivras,
Aussi, à poursuivre ton destin.
Par ignorance ou par naïveté, ne crois
Surtout pas être le seul à explorer ces voies !
Faits du même bois — hier, maintenant ou demain —
« Tous » sommes passés, passons ou passerons par « là » .
De le savoir, veille qu’à chaque seconde de l’existence,
Ces expériences « vécues » éveillent ta conscience,
Fortifient ton être et grandissent ton cœur !
* * * *
Oh ! Que les heures, les jours et les nuits,
Avant de se diluer dans le Temps, emportent
Ton âme curieuse vers des horizons bleus !
Toujours plus haut, toujours plus loin.
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À chaque fois et jusqu’au bout,
Nourris-toi des gens rencontrés
Et marche longtemps à leurs côtés
Avant que tu n’ailles — tôt ou tard —
Te perdre dans les méandres du Néant.
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Poème écrit par Philippe Parrot
Entre le 24 et le 27 mars 2025
par philippeparrotpoesie.com ©
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