Philippe Parrot – Poème hors champ 060625 (vidéo YouTube)
* * * *
Poème hors champ 060625
« Famille, amis et gens »
.
Mon corps me le dit,
Allongé sur l’étroit lit.
Ma pensée la pressent.
« Famille, amis et gens »
Voilà l’heure « fatale » !
Elle me mène, au final,
Vers la Rive redoutée,
Très rarement espérée,
Où, tous, nous allons,
Aveugles et sans jalon.
.
Eh ! direz-vous, sévères,
Tu n’es qu’un fait divers
Qu’on oubliera très vite.
Avant, écoutez l’invite !
« Famille, amis et gens »,
Continuez comme avant,
Comme si de rien n’était,
— Ne pensant qu’à l’été —
À vivre votre existence
Et à faire confiance !
.
Dans mon cœur fatigué
De vieil homme relégué
Nichaient des mots doux
Qui s’envolaient vers vous.
« Famille, amis et gens »,
Sans me soucier du Temps,
Je les ai dits à vos réveils,
Au creux de vos oreilles,
Désireux de vous offrir,
À travers eux, l’Avenir.
.
Du fait de mon départ,
Survenu finalement tard,
Gravé dans vos mémoires,
Quoi de moi va vous échoir ?
Mon ultime tirade achevée,
Mon dernier mot prononcé,
Le rideau est alors tombé,
Vous laissant bouche bée.
Mon spectacle est fini
Et vous voilà partis.
.
Moi qui étais sur scène
— À entrevoir vos peines,
À bien jouer mon rôle
D’homme guère drôle —
Je dois maintenant me taire,
Surtout, ne plus rien faire.
Alors, penser, écrire,
Danser, agir et rire,
— Moi qui serai de glace —
Faites ces choses à ma place !
.
J’ai goûté aux plaisirs
Qui exaltent les désirs.
J’ai fait face aux épreuves
Jusqu’à ce qu’elles émeuvent.
D’avoir pu vivre ainsi longtemps
À profiter des choses et des ans,
Je me dois d’accepter de payer
Cash et de ne pas me réveiller.
Quant à vous maintenant — ici ! —
Vous vous devez d’être pleins de vie.
.
« Famille, amis et gens »,
— En êtres humains intelligents —
N’acceptez pas trop tôt de l’existence
Ce qu’elle m’inflige sans résistance.
Profitez encore durant des années
Des élans, des émois, des beautés
Qu’elle dispense, sans crier gare,
Sur ses chemins. Pour ma part,
Elle a su me léguer, émerveillé,
La Clé-d’Or-des-Rêves-Éveillés.
.
Mais me restaient tant de choses
À faire, à mes yeux si « grandioses ».
Des mondes à découvrir, des pensées
À produire, des songes à voir passer !
Froide, sans entrevoir mon désarroi,
Ce qu’elle m’avait offert — ma foi —
D’un seul coup, elle l’a repris. Tout
Ce que j’avais vécu en risque-tout !
Que mon silence ne vous pèse pas,
Trop occupés à marcher à vos pas !
.
Avant que vous ne viviez ce que
Je n’ai pas pu connaître quoique
Je sois comme vous, veillez bien
À devenir un être à qui l’on tient !
Dansez d’un pas léger ! Chantez
D’une voix forte ! Fiers et entêtés,
Agissez avec force, le cœur battant.
Le monde vous appartient, haletant.
.
Moi si fatigué, heureux d’être là-bas,
Vous si motivés, ravis d’être ici-bas.
.
Poème écrit entre le 01 et le 03 juin 2025
par auteurphilippeparrot.unblog.fr ©
En hommage à la poétesse
Inspiratrice, bien par hasard, de ce texte.
.
L’intégralité de mes poèmes hors champ
* * * *
Pour accéder à la totalité de mes poèmes classés par ordre chronologique et thématique, veuillez cliquer sur l’une des bannières ci-dessous :
* * * *
Notification : Conformément au code de la propriété intellectuelle (loi n°57-298 du 11 mars 1957), il est interdit d’utiliser et/ou de reproduire et/ou de modifier et/ou de traduire et/ou de copier le texte ci-dessus, de façon intégrale ou partielle, sur quelques supports que ce soit : électronique, papier ou autre, sans l’autorisation expresse et préalable de l’auteur. Tout droit réservé.
















































