Résumé de « Vénus a deux visages »

Boris Zakowski, détective qui ne se soucie ni des convenances ni des lois, est chargé d’une enquête. Au cours de ses investigations, il manipule Nino Lanzani qui abandonne son emploi pour suivre un cirque : « Le Balbar Circus ». La rencontre avec Hannah, une saltimbanque qui présente un numéro de traversée de miroir, va bouleverser Nino. En lui faisant découvrir que le monde s’appréhende mieux avec le cœur qu’avec l’esprit, Hannah va redonner un sens à la vie de cet homme qui ne croit plus en grand-chose. Nino tombe amoureux de la magicienne et accepte de participer à son spectacle. Dès la première représentation, il fait la connaissance de Nelly, la gardienne d’un monde qui échappe à la réalité. Séduit par la jeune fille, Nino va se trouver confronté, au fil des rencontres, à l’expérience de l’amour dans sa dualité. Jusqu’au jour où, tiraillé entre ces deux femmes, d’ici et d’ailleurs, de chair et de rêve, il devra faire un choix, poussé par un événement imprévu : l’irruption d’un étranger dans la vie d’Hannah…

Autant dire que mon roman est réservé exclusivement aux doux dingues rêveurs !

Philippe Parrot

 Pour lire dans son intégralité mon roman, illustré par Sandra Savajano, veuillez cliquer sur le lien suivant : « Vénus a deux visages ». Bonne lecture à vous !

Pour écouter l’extrait présenté ci-dessous, veuillez visionner la vidéo youtube.

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Extrait de Vénus a deux visages

« Nino travaillait depuis l’aube, le visage noyé dans la lumière de la lampe. Il terminait la lecture d’un livre et avait griffonné de nombreuses notes qu’il allait devoir mettre en forme.

— Tiens, voilà Dubreuil qui se réveille !

Il reconnaissait dans le couloir le pas du septuagénaire, orchestré par le grincement d’une porte, puis, par le vacarme de la chasse d’eau. C’était l’heure ! Les locataires savaient qu’il était six heures trente quand ce déluge aquatique s’abat­tait sur le palier avec la régularité d’un métronome. Il fallait faire vite s’il ne voulait pas être en retard. Nino rangea son bureau jonché de cahiers et de feuilles qui traînaient ça et là. La table reflétait parfaitement les états d’âme du propriétaire : un esprit studieux mais brouillon. Il se tourna ensuite vers ses bouquins. C’était un rite. La conviction que les textes oppo­saient la pérennité des mots à la précarité des choses, ce sentiment suffisait à lui redonner courage. Une telle détermi­nation à lutter contre le temps c’était chaque jour, dans le cœur de Nino, un motif de satisfaction. Il oubliait pour la jour­née ses tracas quand il songeait aux savoirs acquis grâce aux livres et aux joies qu’ils lui avaient dispensées.

Quant au dernier coup d’œil, c’était pour Elle. Il ne s’était jamais résolu à déchirer cette photo, même s’il avait fini par détruire toutes les autres. Lui qui redoutait les fantômes du passé, trouvait grotesque de s’attendrir sur un visage quand il ne pouvait savoir si la personne vivait ou non, faute de nou­velles. Ce souvenir de jeunesse avait pourtant échappé à la destruction. Nino avait décidé de le conserver afin d’éviter de voir sombrer trop vite les pans de sa mémoire. Il se réjouissait ainsi de pouvoir s’accrocher à Elle pour renouer avec les étapes de sa vie quand les jalons d’autrefois commençaient à se fondre en une masse informe de souvenirs. Nino ne dé­terminait pas son histoire à partir des événements survenus depuis sa naissance. Non ! Son an 0, c’était ce portrait et il faisait un détour obligé sur Elle, le temps d’un regard, à chaque fois qu’il souhaitait évoquer le passé. L’avant et l’a­près de sa vie s’éclairaient à partir de ces yeux-là, replacés sans difficulté dans l’axe de cette chronologie insolite.

Ces instants ridicules ou non s’imposaient comme les ga­rants de son équilibre. Sa quête philosophique lui avait si sou­vent démontré l’impossibilité de déterminer des principes qu’il avait fini par en convenir, pragmatique par la force des choses : la seule chose qui comptait, c’était sa chambre. Son esprit n’avait pu discerner malgré des années de lecture les idées d’ordre et de raison dont il sentait avoir besoin pour donner un sens au quotidien.

Et encore moins les rêves avec leur fantasmagorie !

Il termina son tour, s’habilla, enfila son pardessus et colla l’oreille à la porte. Il n’aimait pas rencontrer un voisin et devoir lui parler. Personne. Il entrebâilla la porte, vérifia en un coup d’œil et sortit. Le plancher craquait sous ses pieds. Les go­dillots et les talons avaient eu raison de sa robustesse et il vieillissait dans l’indifférence générale, à l’image des loca­taires. Mais le couloir était si mal éclairé que la décrépitude des lieux passait inaperçue. Nino avançait vers le palier à tâ­tons, déséquilibré par son pied-bot. Il parvenait à hauteur de l’escalier, s’agrippait à la rampe et descendait en direction du hall lorsqu’il se trouva nez-à-nez avec une cliente arrivée de­puis peu. Il s’apprêtait à s’effacer pour la laisser regagner l’étage quand elle s’élança et le bouscula. Il allait perdre l’équilibre lorsqu’elle saisit sa main in extremis. Elle le rattra­pait à temps. L’étreinte raviva un flot de sensations chez Nino qui avait renoncé à toute aventure depuis des années. Le contact des doigts lui chahutait le cœur. Tous deux prenaient conscience du ridicule qu’il y avait à se tenir ainsi et se dévi­sageaient avec embarras quand l’inconnue pouffa de rire.

— Eh bien, Monsieur Nino, croyez-vous que ce soit le lieu et l’heure de faire la cour à votre voisine ? C’est y pas le dé­mon de midi qui vous taraude, Lanzani ?

— Vous faites erreur, Monsieur Rossopoulos, je…

— Inutile de vous excuser ! Entre nous, je connais moi aussi la musique ! Toutefois, j’aurais choisi une autre occa­sion pour faire connaissance ! N’est-ce pas, Mademoiselle, vous ne trouvez pas votre fiancé un peu…

— Monsieur Rossopoulos, qu’allez-vous imaginer là ?

À l’œil posé sur ses jambes, elle réalisa soudain que le propriétaire la reluquait. Elle lâcha la main de Nino et regagna précipitamment le palier sans dire au-revoir.

— Ah, les femmes, quelle susceptibilité ! Vous ne trouvez pas, Monsieur Nino ? On peut même pas plaisanter sans qu’elles s’offusquent et prennent la poudre d’escampette. C’est un monde, non ?

— Vous avez peut-être raison, Monsieur Rossopoulos ! Vous savez, plaisanter avec elles n’est pas mon fort ! Je ne sais jamais ce qui les fait rire ou non. D’ailleurs, je n’ai jamais pu les comprendre !

Nino traversa le hall où Rossopoulos paradait et sortit sans faire d’autres commentaires, au grand dam de son inter­locuteur déçu de ne pouvoir discuter plus longtemps. L’hôte­lier se rassit dans son fauteuil pour surveiller les allées et ve­nues, inspecta sa loge, alluma un cigare et ouvrit le journal. Tout était en ordre et la journée s’annonçait sous les meilleurs auspices. »

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