Catherine COLLIN : Suspendre le Temps en couleurs !
Le Temps qui ne cesse de s’écouler, nous échappe. Cependant, en inscrivant nos vies dans un devenir, il nous offre l’occasion de vivre une multitude d’expériences. Hélas, si elles contribuent à nourrir notre corps et notre esprit, aucune ne nous permet d’infléchir ce Temps qui, insidieusement, nous tue. Ah, échapper à son mortel flux : suspendre l’instant, figer le mouvement, arrêter la roue pour stopper son cours et atteindre cet état de grâce, nommé éternité ! Qui n’en a pas rêvé ? Partagée par tous les hommes, voilà l’aspiration centrale qui parcourt les œuvres de Catherine COLLIN. À travers des personnages qui semblent statufiés, immobilisés à jamais par quelque sortilège ; à la lisière d’un monde délibérément sans effets de perspective ; à travers des couleurs vives et tranchées, disposées en à-plats, Catherine COLLIN, dans la tradition de l’Art Naïf, tente de réaliser l’impossible : fixer le Temps afin de nous en échapper dans l’intemporalité d’une émotion. Et touchés par l’ingénuité de ses tableaux, elle y parvient…
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Catherine COLLIN est née le 20 mai 1954 à Chalons-en-Champagne, dans la Marne. Même si elle confie avec beaucoup de circonspection : « La Champagne n’est pas la région que j’aurais choisie a priori. Cependant, au fil des années, j’ai appris à la découvrir et peut-être finirai-je un jour par l’aimer ? », il est évident qu’elle préfère la Provence. Là-bas, des attaches familiales l’amènent à venir régulièrement se ressourcer dans ce Midi qui lui parle tant, avec ses couleurs, ses odeurs, ses paysages et la mer.
Attachée territoriale au Ministère du Budget et mère de deux filles, Maud et Flore, Catherine COLLIN précise cependant que ces obligations et ces responsabilités — aussi enrichissantes soient-elles — ne l’ont jamais empêchée de se sentir une âme d’artiste. Aussi loin qu’elle se souvienne, dessiner, peindre et créer ont toujours été des passions dévorantes qui l’ont portée dans sa vie, quels que soient les lieux, quelles que soient les années, quelles que soient les situations.
À 19 ans, Catherine COLLIN part à Paris pour suivre des études de décoratrice et de graphiste à Paris, à l’école Sornas. Puis, des choix familiaux la rappellent en province où elle se marie. La naissance de Maud et des orientations professionnelles nouvelles vont alors l’éloigner de la carrière artistique dont elle rêvait. Ainsi, par manque de temps, va-t-elle abandonner pendant plusieurs années ses activités de peintre pour y revenir en 1986. À cette date, désireuse d’approfondir sa technique, elle suit des cours avec Yannick GOUIN, un artiste peintre qui lui permettra de se perfectionner, et participe, durant cette période, à de nombreuses expositions, principalement en Champagne. Parallèlement à cette collaboration, Catherine COLLIN s’initie, non seulement à la sculpture avec CARLOS qui lui fit découvrir une autre facette de sa créativité : « J’ai trouvé beaucoup de plaisir à façonner l’argile. Cette activité très particulière, en m’obligeant à ne penser à rien, concentrée sur la matière, m’a paradoxalement élevé l’esprit », mais aussi au dessin académique, avec Anaël TOPENOT-DEL DEBBIO, sculpteur et peintre, qui, outre son talent et sa rigueur, l’aide par sa persévérance à approfondir sa technique.
Fin 2012, l’occasion lui est donnée de tenter une expérience originale : illustrer « Entre deux mondes » une nouvelle écrite par Philippe PARROT. Les contraintes très particulières liées à cet exercice : nécessité de suivre un texte et de peindre dans un très petit format — travail qu’elle n’avait jamais pratiqué jusqu’alors — la poussent à entreprendre une réflexion sur sa technique et sur elle-même, réalisant au fil de cette tâche combien il lui était difficile de restituer avec ses pinceaux les images que les mots suscitaient dans son imagination. Même si ses illustrations lui semblent aujourd’hui marquées par trop de retenue, elle se réjouit d’une aventure qui lui aura permis de discerner les « verrous » qui doivent sauter encore pour que ses créations expriment, dans leurs élans et leur foisonnement, la richesse de ses ressentis.
Aujourd’hui, après avoir participé à des stages d’art thérapie, convaincue comme elle le souligne elle-même que « la pratique de l’art apaise et grandit autant celui qui l’enseigne qui celui qui la reçoit », elle donne des cours de peinture à Lachy et à Dormans et prochainement à Épernay, dans l’attente d’organiser des stages d’art thérapie pour apporter maîtrise et sérénité aux personnes dans le désarroi et dans le questionnement.
Philippe Parrot
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